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Santu Mofokeng, chasseur d’ombres

Le Musée du Jeu de Paume (Paris) propose en ce moment une vaste rétrospective d’un photographe majeur d’Afrique du Sud: Santu Mofokeng.

Deux cents clichés, diaporamas et documents pour voyager des townships de Soweto aux cérémonies mystiques de Free State, des « trains-églises » de Johannesburg aux immensités de terre du Lesotho, de terrains détruits par la pollution à des lieux aux noms détruits par l’Histoire…

Le tout dans un noir & blanc envoûtant et accompagné de formidables textes écrits par l’artiste lui-même qui livre  ses inspirations, ses envies, ses doutes… Que demander de plus !

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Street photographer dans les années 70, Mofokeng rejoint le collectif Afrapix, engagé dans la lutte anti-apartheid dans les années 80, mais se met bientôt à travailler seul, se démarquant du photo-reportage de presse tel qu’il existe alors.

Mofokeng s’attache à des thèmes de réflexions qu’il traite parfois sur des années et appelle « essais photographiques ». Sa démarche est donc plus globale: il ne s’agit pas  simplement de témoigner de faits mais de porter un regard sur l’état de la société.

Comment l’Homme s’approprie-t-il la Terre? Comment la mémoire collective transforme-t-elle un lieu? Comment l’Histoire modifie-t-elle notre regard? À Auschwitz, Hiroshima ou dans des territoires sud-africains autrefois interdits aux Noirs, Mofokeng réalise des photos dont l’intérêt va au-delà de l’image elle-même.

Son essai Chasing shadows, en cours depuis 1996 et qui donne son titre à l’exposition, interroge le lien entre religion et territoire. En explorant les grottes de Motouleng et Mautse, où ont lieu d’immenses messes chrétiennes, il cherche à comprendre ces rituels mystérieux, et comment les croyances et la ferveur sont intimement liées au sol, à la géographie.

Lorsqu’il photographie les townships, ce n’est pas pour en tirer des images stéréotypées de misère et de violence mais pour montrer la place de la publicité dans l’environnement urbain. Comment la course à la consommation s’empare du paysage…

 

Tout ceci n’étant qu’un tout petit aperçu de l’immensité du travail et de réflexion qu’offre l’oeuvre de Mofokeng, foncez donc au Jeu de Paume -vous avez jusqu’au jusqu’au 25 septembre- et dîtes-nous ce que vous en avez pensé.

Et tant que vous y serez, n’oubliez pas de visiter leur expo-phare du moment: la rétrospective du travail de Claude Cahun, dont les étranges auto-portraits interrogent l’image de la Femme et la mise en scène du corps. Des thèmes très actuels pour des photos… des années 20!

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le site du Jeu de Paume

+ le site de Santu Mofokeng

commentaire

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Il y a 12 ans et 10 mois

L’Afrique du Sud, c’est vraiment un terrain de jeu photo fascinant.

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