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10 bonnes raisons d’aller aux 43e Rencontres d’Arles cet été

Chers amateurs de photos si, cet été, vous n’avez ni le temps ni les moyens de partir photographier les ruines romaines, découvrir l’Amérique du Sud ou aller rencontrer des peuplades lointaines, un plan B s’offre à vous : Arles !
Photogénique, ensoleillée, variée, surprenante : la ville antique provençale est à la fois un hot spot passionnant  et le rendez-vous estival référence du monde la photo. De retour des premiers jours d’ouverture, voici nos dix raisons qui vont vous faire tout de suite annuler ce séjour en hôtel-club à Djerba .

Reportage sur place.

1. Assister aux Rencontres de la photographie


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Cette 43ème édition, malgré son titre – « Une école française »- qui pourrait sous-entendre la défense d’un particularisme national, brille par sa diversité. Le programme y est aussi varié que les lieux d’expositions , un parcours entre les époques, les pays, les styles qui s’inscrit avec enchantement dans le paysage urbain. 20 lieux, 60 expo,  des stages, des films, des rencontres, bref un rendez-vous familial à un tarif plutôt sympa (35 euro le pass toutes expos en plein tarif). De quoi s’en prendre plein les yeux (et en avoir plein les pattes en fin de week end).

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2. Se perdre dans les ruelles, l’appareil à la main

A Arles, le principal danger qui guette le photographe, c’est de tomber en rade de batterie ou de remplir trop vite sa carte mémoire.
Parce que la ville en elle-même donne envie de shooter à chaque coin de rue ! Des ruelles pavées sinueuses, des façades élimées, le Rhône vaste et lumineux (montez visiter les collections du Musée Réattu pour admirer les flots passant sous ses fenêtres), les cours cachées…
On n’hésite pas à se perdre pour tomber nez-à-nez sur des tirages photos collés à même les murs (notamment de belles séries sur les panneaux
publicitaires en Afrique qui illuminent les alentours de la rue de la République).
On grimpe derrière les arènes pour errer dans le calme quartier Hauture et rapporter des clichés dignes de Doisneau, on prend le frais dans le jardin en captant les tuiles orangées en contre-bas. On se faufile dans les couloirs de l’Hôtel Arlatan jusqu’à  profiter des photos autour de la plus belle et de la plus confidentielle des piscines (on n’est pas censés être là, alors chut !). On passe place du Forum pour jouer les Van Gogh du numérique et zoomer sur les arabesques de fer forgé.

Et si on veut y boire un verre, on opte pour le Bar des Aficionados, pour tirer quelques portraits virils des amoureux de la corrida, entre une tête de taureau empaillée et les dorures des costumes de torrero. (Conseil d’ami : on évite le café Van Gogh . Rien à voir avec la photo, c’est juste une mauvaise adresse).

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3. Traverser plus de 2000 ans d’Histoire

Pour les mordus d’Histoire, d’architecture et de la période gauloise, le centre-ville arlésien offre un patrimoine unique en France : tous les chemins mènent aux arènes, aux thermes et au  théâtre antique.  Des semi-ruines mais parfaitement vivantes, à visiter en journée et à redécouvrir à la nuit tombée quand les délicats éclairages mettent les pierres en valeur.
Et quand on croise à leurs abords des figurants habillés en centurions, on croit vivre les aventures d’Astérix !

A ceux qui préfèrent l’Histoire récente, le programme des Rencontres offre largement ce qu’il faut à se mettre sous la dent : une expo sur l’histoire de la revue Contre-jour, qui bouscula dans les années 70 le paysage de l’édition photographique.

Une passionnante rétrospective de l’histoire de la photo de mode, réalisée en partenariat avec le Musée de la Mode à Paris. L’occasion de
voir comment sur un siècle le rôle du mannequin, l’image de la femme, et donc du glamour, ont évoluées. Avec au passage quelques grands noms : William Kein, Bourdin, Man Ray…

Et surtout, il ne faut pas manquer l’extraordinaire série Gitans de Josef Koudelka : réalisés dans les années 70, ces portraits denses au grain et au cadrage envoûtants avaient fait l’objet d’un livre, devenu rapidement culte. Réédités dans une version plus conforme aux choix de
mises en page du photographe, Arles présente pour la première fois une version augmentée de la série. Un classique immanquable.

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4. Vouer un culte de la photo

A Arles, les expos n’ont pas lieu que sur les murs blancs de galeries huppées ou de musées froid. Et ça, ça change tout. On découvre les merveilles architecturales séculaires en même temps que les travaux photos les plus innovants. Des anachronismes qui font plaisir aux yeux.

L’église Sainte-Anne, le cloître St-Trophime, les chapelles, les abbayes, les couvents cachent entre leurs pierres les photos studio
graphiques et décalées de Grégoire Alexandre, les projections intimes d’Amos Gitaï ou des interviews de Claude Nori. De là à dire que la photo, à Arles, est une religion…

En plus, des photos éclairées à travers des vitraux et des espaces dans lesquelles il fait frais aux pires heures de l’après-midi, c’est tout de même plus agréable qu’une salle pleine de néons  et de clim à 12 degrés.

Pour ceux qui veulent s’exercer à la macro, on passe à l’espace Van Gogh admirer les parterres de fleurs.

Si vous n’en avez pas assez, de petites expos annoncées à coup d’affichettes sur les murs se cachent en marge du programme officiel, à
vous de les découvrir.

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5. Faire le tour du monde en quelques enjambées

Si la fameuse « école française » de la photo doit se définir par une seule chose, c’est sans doute sur son ouverture sur le monde. Cette année, les Rencontres mettent le focus sur l’Ecole Nationale de photo de Arles qui fête ses trente ans. Et dans ce laps de temps, la seule école du pays exclusivement dédiée à cet art a évidemment formé une belle quantité de talents. « Autant d’étudiants, autant d’unicité » comme dit Christian Milovanoff, qui y enseigne.

Les anciens étudiants ont bien bougé et nous rapporte quelques magnifiques témoignages comme on le découvre au Parc des  ateliers : Erwan Morère traverse l’Islande ou la Mongolie en noir et blanc dans sa voiture, Klavdij Sluban est parti pour une résidence exceptionnelle aux îles Kergelen, Sugnhee Lee s’arrête en Asie devant les panneaux publicitaires vides, Sammy Baloji photographie les campements des travailleurs des mines au Congo et les affiches chinoises qui les « décorent », les jumeaux Husen et Hassan Essop se mettent en scène dans un Proche-Orient mondialisé, Jonathan Torgovnik nous retourne le cœur avec des portraits—témoignages de femmes rwandaises victimes de viol
pendant le génocide.

Et pour compléter le tour du monde, la collection Jan Mulder (au Palais de l’Archevéché) nous présente un panorama de la photo latino-américaine. Grands noms et œuvres contemporaines se côtoient, le Machu Pichu brille à 70 ans d’intervalle, bref, la mission annoncée dans l’expo est remplie : on redécouvre le temps et l’espace.

Un tour du monde et un tel état des lieux faisable en deux jours et à pied, franchement, que demander de plus ?

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6. Mitrailler au Parc des Ateliers SNCF.

Si votre esthétique à vous, c’est plutôt le junk-space, le squat géant berlinois et le hangar désaffecté, là aussi, Arles est fait pour vous ! Car à dix minutes à pied du théâtre antique, se trouve un lieu gigantesque, écrasé de soleil et totalement éblouissant : le Parc des Ateliers SNCF.

Pour visiter ces cinq gigantesques hangars et les dizaines (on a perdu le compte !) d’artistes qui y sont exposées, on arrive dès l’ouverture et armé d’une grande une bouteille d’eau. Là, on découvre le travail de plusieurs générations d’anciens élèves, et la sélection de quelques professeurs émérites de l’école d’Arles.  On savoure les « accidents photographiques » de Jean-Christophe Béchet donc les pellicules brûlées superposent magiquement les scènes du quotidien, on frissonne dans les limbes du sommeil avec Jean-Louis Tornato puis on chausse ses lunettes 3D en carton pour pénétrer dans le monde éthéré et nostalgique de Mireille Loup où de délicates jeunes filles semblent suspendues dans des maisons de poupée.

Dans ces incroyables friches industrielles, encore pleines de tuyaux bizarroïdes, de compteurs à vapeur, de panneaux d’usines géants, toutes les séries prennent une dimension unique. On passe d’un univers poétique doux aux robots de pointe de la Nasa, d’un parc naturel d’Ardèche à la campagne présidentielle française ou aux catastrophes climatiques récentes.

Après tout ça, une bonne pause à la buvette s’impose et pour l’occasion, on s’offre une petite séance de tir photographique : une
vieille attraction de fête foraine ici recyclée. Une carabine et quatre plombs pour essayer d’atteindre la cible. Si vous mettez dans le mille, cela déclenche un appareil et une imprimante. Qui n’a pas rêvé de son autoportrait en chasseur ?

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7. Profiter de la vraie belle lumière

Eh oui, à Arles, il fait beau. Ce qui veut dire : une lumière resplendissante pour vos photos, des couchers et levers de soleil hautement photogéniques, de belles ombres à l’heure du dîner dans une ruelle mordorée. Et pas trace de ce ciel grisâtre qui plombe nos clichés panoramiques et font ressortir les cernes sur les portraits. Bref, vous n’avez aucune excuse pour rater vos photos.

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8. Se la jouer Martin Parr

Bon, revers de la médaille à tout ce joyeux programme, Arles en été est une ville assez peuplée. Ceci a évidemment un pendant positif : vous rencontrerez aisément des passionnés de photos avec qui discuter. Notamment les gardiens de salles qui souvent connaissent sur le bout des doigts l’expo en cours et se font un plaisir d’en parler. Mais beaucoup de locaux s’intéressent aussi aux Rencontres et discuteront avec enthousiasme le bout de gras avec le touriste autour d’un pastaga.

Et si les groupes de touristes agglutinés devant les arènes vont agacent, profitez-en , vous tenez là un inépuisable sujet de photo : regardez-les ces couples, ces groupes, ces familles qui posent, stoïques devant les portes en ruines, avec leur fausse jupe provençale, ne sont-ils pas photogéniques ? Hum ?

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9. Immortaliser son déjeuner.

Melons de Cavaillon, farcis niçois, légumes qui chantent : placez votre appareil à hauteur d’assiette, vous en soupirerez cette hiver quand les légumes du soleil seront loin. Et puis quoi, on sous-estime trop souvent le potentiel visuel d’une daube de toro. Instagram likes this !

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10. Dévaliser les librairies spécialisées

Celle d’Actes Sud risque de vous occuper un certain temps puisqu’une fois que vous aurez fini d’arpenter ses vastes rayonnages bien garnis dans tous les domaines, la terrasse au bord du fleuve vous permettra d’en commencer la lecture en dégustant des spécialités marocaines. Située juste à côté de la Chapelle du Méjan, vous pourrez ensuite aller y découvrir Pour la première et pour la dernière fois, installation de Sophie Calle. Et quand vous aurez vraiment trop mal aux pieds, sachez que la librairie Actes Sud fait également… hammam !

Chez Harmonia Mundi (en face de l’espace Van Gogh) vous trouverez les œuvres de presque tous les photographes exposés et de nombreux
grands classiques (l’occasion d’acheter enfin le Cartier-Bresson par Pierre Assouline, que vous aviez décidé de lire).

Enfin et surtout, pour découvrir plus de nouveaux  photographes, de projets farfelus, d’éditions à compte d’auteur et de petits bijoux pour orner votre table basse, gardez vous du temps (et de l’argent) pour la librairie du Parc des Ateliers (lieu 01 – Bâtiment de formation). A côté de la boutique souvenir, les vastes tables proposent quelques  pépites méconnues à ceux qui ne sont pas pressés.

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Après toutes ces raisons, nous attendons avec impatience vos plus belles photos en commentaires et dans la galerie… voire  une petite carte postale (Lense, 19 rue des Jeûneurs, 75002 Paris)

Bonnes vacances !

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+ le site des Rencontres d’Arles

+ le site de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photo

commentaires

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Virginie
Il y a 11 ans et 8 mois

Et surtout, surtout, ne vous cantonnez pas au centre historique de la ville ! Elle est la seule que les gens connaissent et recherchent, mais Arles s’etend bien au-dela des anciens remparts.

Trinquetaille a l’Ouest pour voir la vieille ville depuis l’autre rive, et parcourir friches industrielles et voie ferree desaffectee, jusqu’au Petit Rhone.
Le Musee de l’Arles Antique puis Barriol (au Sud-Ouest) qui est a ne pas manquer si vous voulez voir les vrais habitants d’Arles et aussi d’autres architectures que la vieille ville : tours d’immeubles et lotissements a la Mouvement Moderne, c’est different et ca vaut le coup d’oeil.
Puis n’oubliez pas qu’Arles c’est la plus grande commune de France, elle descend jusqu’a la mer ! Donc il est toujours possible de prendre le bus jusqu’en Camargue, ou sur les plages secretes de Beauduc, pour des prises de vues plus ‘sauvages’. Si vous n’avez pas le temps/la possibilite d’y aller, traversez juste la departementale qui contient la ville a l’Est et vous vous retrouverez en pleine campagne provencale, champs et rizieres a perte de vue !

Enfin bref Arles s’etend au dela des ruines, profitez-en !

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Bobby La Pointe
Il y a 11 ans et 8 mois

N’empèche que le festival a un peu tourné au festival des « directeurs de créations » ou « directeurs artistiques » faisant des choix de tendances piqués au milieu de l’art en oubliant au passage de promouvoir l’essence de la photographie sous toutes ces formes.

Ces dernières années m’ont déçu.
Je persévère à y aller espérant retrouver l’optimisme et la simplicité d’il y a pau.

En vain.

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