Rencontres

25 jours dans le Grand Nord Canadien par Lionel Prado

Il y a 3 ans Par Costanza Spina

Lionel Prado dévoile une nouvelle série, récit de son aventure into the wild dans le Grand Nord Canadien en compagnie du photographe Antonin Charbouillot. Retrouvez la narration complète du voyage sur le blog de Prado. (Photo d’ouverture : © Lionel Prado)

Le globe-trotter Lionel Prado est de retour avec une série à couper le souffle : S’abandonner au sauvage, une exploration de 25 jours en autonomie totale sans aucune expérience en canoë, un voyage au fil de l’eau sur 500 km de rivière sauvage. Un retour au rythme de la nature, dans la forêt boréale du Grand Nord Canadien. Nous connaissions déjà ce photographe de nature né dans les Alpes du Sud pour sa série sur l’Himalaya et ses autres expériences entre montagnes et environnements extrêmes.

« Avant de parcourir le grand nord, je ne pouvais imaginer qu’il existait encore des territoires aussi sauvages, vastes et intacts. Des endroits sans aucune présence humaine où seules les traces d’orignaux, d’ours et de loups se dévoilent. Il en reste un souvenir d’une ultime liberté, déconnecté du monde, à vivre des moments de silence autour des feux de camp » nous raconte-t-il, qui a détaillé toute son expérience dans une somptueuse vidéo avec une musique originale de HOENIX.

L’aventure commence sur le lac McCluskey et se déroule en compagnie du photographe Antonin Charbouillot, avec qui Prado est parti pendant trois mois. « Nous avons conscience que cette expédition est une folie : nous n’avons aucune expérience en canoë et 500 km à parcourir… Mais livrés à nous même en pleine nature, nous sommes en train d’extérioriser, dans la radicalité la plus totale, un rêve logé au plus profond de nous. »

Le photographe raconte ainsi les difficultés rencontrées pendant ce périple : entre un accident de canoë à plus de 400 km de l’arrivée, des repas frugaux constitués de poissons péchés dans la rivière, des prédateurs qui guettent, tel le grizzly que le duo de photographe a croisé sur son chemin. Pour les deux photographes, ces sont des sentiments ancestraux qui reviennent au contact d’une nature si pure, dont l’exploration est un véritable privilège.

« La présence de l’ours éveille en moi un sentiment étrange, comme ancestral. Cette sensation est parfois pesante, d’autant plus que nous ne voyons jamais l’animal et que le milieu que nous explorons est souvent fermé par la végétation. Mais par ses indices plus ou moins récents, nous savons qu’il est dans les parages » relate Lionel Prado.

Après le canoë, les explorateurs se lancent dans 2000 km en stop pour atteindre l’Alaska.

L’aventure se conclut à Whitehorse. Ensuite, Lionel Prado parcourt 6000 km en compagnie d’un compagnon de route croisé sur le chemin, Martin, à bord d’un pick up. L’occasion de constater toute l’immensité du Canada. Cette Odyssée unique il nous la restitue dans une série qui nous laisse rêveurs…

Pour Lionel Prado, la photographie est un moyen de méditation et le spectateur ne peut que se perdre dans ces paysages à la fois oniriques et effrayants par leur grandeur. « Mes projets visent à replacer l’homme dans son environnement naturel en le connectant de nouveau à l’essentiel » nous disait-il lors de la sortie de sa série sur l’Himalaya.

Dans ces clichés, l’homme est dument remis à sa place au sein d’un écosystème qui le dépasse et dont, finalement, il ne maîtrise pas grand-chose.