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Ascendance : quinze photographes parlent des droits humains

Jusqu’au 24 décembre, la Fondation Manuel Rivera-Ortiz à Arles présente l’exposition Ascendance, qui réunit une quinzaine d’artistes autour du thème des droits humaines. (Photo d’ouverture : Yerusalem © Margot Lançon, Chloé Simonin)

Le programme Ascendance relie une quinzaine d’artistes proposant des regards singuliers sur la notion de droits humains. Une collaboration avec la Fondation Act on your future, permet la sélection de 13 artistes émergent·e·s étant finaliste ou lauréat·e du Prix de photographie des droits humains. Les droits humains sont les droits inaliénables de tous les êtres humains, sans distinction aucune, notamment de race, de sexe, de nationalité, d’origine ethnique, de langue, de religion ou de toute autre situation. Pourtant, la frontière de ces distinctions est parfois floue, en livrant beaucoup d’individus dans nos sociétés aux pires discriminations. Alors que la valorisation des identités multiples qui composent nos démocraties bouscule les normes, les inégalités de genre, le racisme et bien d’autres formes de haine fleurissent.

Hasta Abajo © Leslie Moquin

Chacun de ces artistes se penche alors sur le monde tiraillé dans lequel nous vivons, pris entre une pensée libératrice et les pires fantasmes réactionnaires. Le commissaire de l’exposition Florent Basiletti déclare : « Ascendance caractérise ce croisement des générations qui génère et perpétue des traditions tout en ayant un caractère de progression, une volonté de changement bénéfique de la société sur les droits humains, l’acceptation des autres ; seulement cela réfère au comportement social caractérisé par la tendance à dominer les autres, qui joue l’ambivalence de notre société actuelle. »

Leslie Moquin : « Hasta Abajo » 

« Leslie Moquin développe depuis plusieurs années un travail photographique marqué
par la diversité des pays qu’elle a eu l’occasion de traverser », écrit la commissaire d’exposition Jeanne Pelloquin. De Shanghai au Kurdistan irakien, jusqu’à l’exubérance des barrios des Caraïbes colombiennes et à l’air mélancolique du vent toulousain, la photographe dépasse l’exotisme caricatural pour s’attarder sur la beauté réelle des territoires et leur originalité propre. La critique d’art et romancière Fanny Taillandier met ainsi des mots sur son travail : « Sensuelles et sensibles, les images de Leslie Moquin jouent sur les formes et les couleurs pour faire parler le monde dans ses détails quotidiens, laissant la part belle aux formes de vie qui le peuplent. Les clichés, faussement spontanés, pointent avec humour nos façons de l’arpenter, de l’habiter et de le représenter. » La série Hasta Abajo a été réalisée dans le cadre d’une résidence de création avec l’Alliance française de Bogotá en 2016, avant d’être poursuivie en 2017. Elle se penche sur les communautés marginalisées des afrodecendientes, pratiquant les danses afro caribéennes. Elle pose particulièrement son regard sur les soundsystems monumentaux appelés les Picos qui, tels des totems dans la nuit, illuminent ces fêtes dansantes.

Guillaume Delleuse : « Corpus »

Guillaume Delleuse porte un regard sur les tensions du corps, plus largement la manière dont le corps est marqué, par la souffrance ou l’extase, par le mode de vie, par le vêtement, par le tatouage ou simplement par la friction du temps. La cicatrice est un élément fondamental de son œuvre, qui aborde la violence sociale urbaine sans subterfuges, qu’il s’agisse de Paris, de New-York ou d’autres métropoles déshumanisantes. Ses personnages sont tous transpercés par la tension constante de la ville stressante, parfois violente et sans amour, et contestent à travers le tatouage, le vêtement, la cicatrice les normes classistes établies.

Sans titre, New York © Guillaume Delleuse
Margot Lançon et Chloé Simonin : « Yerusalem »

Les parcours migratoires sont au cœur de l’œuvre de Margot Lançon et Chloé Simonin. Ces parcours tumultueux sont ceux de personnes dont les droits humains basiques sont bien souvent bafoués. Avec Yerusalem, les deux photographes tentent de capturer la transformation profonde qui s’opère chez une jeune femme érythréenne, Yerusalem arrivée il y a trois ans pour demander l’asile politique en Suisse, plongée dans une société aux antipodes de la sienne. Une situation de migration souvent invisibilisée dans les discours publics, qui participe activement aux dynamiques de ségrégation socio-spatiale.

Pour finir, l’exposition rend hommage aussi à l’œuvre de la photographe Francesca Todde, dont le travail bien connu explore les liens entre les humains et les animaux. La photographe se penche sur les possibilités d’empathie entre différentes espèces et déconstruit la vision humaine autocentrée, pour aller vers un élan de compréhension de notre sensibilité. Cette recherche photographique vise donc à comprendre comment l’échange et le partage de codes expressifs entre les humains et les animaux peuvent transformer l’intensité de leur relation et ainsi renouveler leur identité réciproque.

Sont présentées aussi les séries de Zoé Aubry, Isabelle Ha Eav, Pierre-Kastriot Jashari, Jeanne Joho, Younès Klouche, Thomas Yaël Lopes, Florent Meng Lechevalier, Laurence Rasti, Dorian Sari.

L’exposition est ouverte jusqu’au 24 décembre à la la Fondation Manuel Rivera-Ortiz à Arles. 

Source : mrofoundation.org


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