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Les confidences de Shelbie Dimond

L’Impossible Project Space présente le travail photographique de Shelbie Dimond, une jeune photographe américaine née dans une communauté de témoins de Jéhovah. Vous avez jusqu’au vendredi 5 mai 2017 pour découvrir sa série « American girl ». (photo d’ouverture : © Shelbie Dimond)

Shelbie a grandi dans une communauté de témoins de Jéhovah. A 15 ans, elle se rebelle et se tourne vers la photographie. Cette nouvelle pratique lui permet de sortir de sa solitude. Pour nous, elle revient sur cette période clef : « Je voulais être une adolescente normale. Je voulais aller au bal, être amie avec des personnes venant de différents horizons. Je ne voulais pas être limitée à la vie que l’on m’avait tracée. Quand j’avais 16 ans, ma mère a appris que j’avais un petit ami, j’ai été retiré du lycée. A cette époque, je vivais dans un endroit perdu dans le Michigan. J’avais peu de chose à faire, surtout en hiver… J’ai récupéré l’ancien Canon A-1 de mon père et j’ai tourné l’appareil vers moi : j’avais trouvé ma voix. »

© Shelbie Dimond

« Chaque portrait est un autoportrait »

Son approche photographique relève du documentaire et du récit. Habituée à la solitude, elle commence par se photographier elle-même dans des lieux de son enfance ainsi que dans des lieux qu’elle visite. Ses clichés laissent entrevoir une femme décidée au regard songeur. Elle effectue par la suite des portraits d’ autres femmes. Lorsque nous l’interrogeons sur le choix de l’appareil photo, elle avoue être « un peu obsédée » par son polaroid si bien qu’aujourd’hui, durant ses séances photos, elle double toujours ses clichés avec son Polaroid.

Pour Shelbie, la photographie est synonyme de liberté. Plus qu’une échappatoire, elle lui a permis de se révéler. « Elle m’a donné une voix et plus tard un objectif, un but », nous confie-t-elle. Lorsqu’elle a quitté la communauté, sa pratique photographique a évolué. Au départ « consommée par la culpabilité », elle a finalement réussi à se défaire des dogmes véhiculés par les témoins de Jéhovah et a exploré la relation au corps. Sa première photo de nu date de 2013.

© Shelbie Dimond

Vulnérable, force, femmes. Shelbie résume parfaitement bien cette série en trois mots. American girl est un projet aux vertus thérapeutique et militante. S’il s’agit d’une série autobiographique, elle a aussi la vocation d’alerter sur les dangers des témoins de Jéhovah et des sectes plus largement.

Informations pratiques 

  • Jusqu’au vendredi 5  mai 2017.
  • L’impossible Project Space Paris  –  77 Rue Charlot, 75003 Paris.

Plus de détails sur la page Facebook de L’impossible Project Space et le site Internet de Shelbie Dimond.

 

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