Andres Amador habille les plages de Californie de superbes mandalas géants tracés dans le sable. Ce travail monumental et éphémère est restitué dans des superbes photographies prises grâce au drone, seul témoignage en images de ces travaux spectaculaires qui nous montrent la nature sous un nouvel angle. (Photo d’ouverture : © Andres Amador)
Depuis 15 ans, le travail d’Andres Amador se concentre sur d’exceptionnelles prises de vue des plages de Californie. Ces ne sont pas des simples photographies mais des véritables projets visuels à grande échelle. Dans un premier temps, l’artiste crée sur le sable d’incroyables mandalas à la précision époustouflante. Dans un deuxième temps, la photographie prise grâce au drone, lui permet d’immortaliser ces environnements en constante mutation sous un angle tout à fait nouveau.
La série Earthscape Art est toujours en évolution et est inspirée par l’étude de la calligraphie, de l’architecture ancienne et des sciences de toutes disciplines. Les œuvres d’art sur les plages peuvent s’étendre sur plus de 35 000 mètres carrés, ce qui n’est possible qu’à marée basse, lorsque la plage est découverte. Avec des contraintes de temps serrées et de grands objectifs, l’artiste a été amené à étudier les systèmes naturels et humains de structure et de croissance. Ses photos immortalisent un paysage éphémère en nous faisant réfléchir à la durabilité de ces écosystèmes maritimes en danger.
« Mes œuvres d’art ne durent pas longtemps, quelques minutes seulement après avoir été achevées, et souvent, alors qu’elles sont encore en cours, la marée montante commence à remettre la toile en place. Grâce à cette forme d’art, j’en suis venu à apprécier l’acte contemplatif de la création pour lui-même. L’acte entier devient une méditation de l’être dans l’instant, de la célébration et de la paix avec la vie et la mort. Mon souhait est que le spectateur éprouve un sentiment d’émerveillement, d’immédiateté et d’appréciation des aspects fugaces de notre vie » dévoile Amador.
Né à San Francisco de parents activistes politiques notamment sur les questions écologiques, Andres Amador a étudié à l’université d’Alaska à Fairbanks et est diplômé de l’université de Californie à Davis en sciences de l’environnement. Après trois ans de service dans le Peace Corps en Équateur, où il a élaboré un programme de conservation, Andres est retourné à San Francisco, où il s’est rapidement impliqué dans le Burning Man et les cultures artistiques et musicales underground. Pendant cette période, ce qui a commencé comme un décor pour les festivals, est devenu un véritable projet artistique. Une réflexion autour de l’impermanence des choses qui n’est au fond qu’illusoire, la photographie permettant de garder une trace visuelle puissante des créations.
« Cela m’a fait comprendre qu’au cœur du désir de permanence se trouve la peur de notre mortalité. Comment choisissons-nous de passer notre temps dans cette existence limitée ? C’est une question fondamentale qui peut être à la fois stimulante et inspirante. […] Mon art est un indicateur de cette plus grande prise de conscience – pour valoriser l’expérience de la vie telle qu’elle se déroule » raconte Amador dans une interview.
A travers ces photographies spectaculaires, les plages de Californie s’habillent d’art et de mystère pour un résultat captivant et contemplatif, nous faisant réfléchir à la petitesse de la présence humaine dans l’environnement et à la grandeur de ces paysages.
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Source : Andres Amador
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