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« Fucking Perfect » : le corps parfait passé au crible

Dans la lignée de la série Body Double, Brice Dellsperger présente Fucking Perfect Body Double 36, une installation vidéo multi-écrans d’après le film Perfect (James Bridges, 1985), produite et réalisée in situ dans la galerie carrée du centre d’art de la Villa Arson. Jusqu’au 13 octobre. (Photo d’ouverture : Fucking Perfect Body Double 36. Brice Dellsperger. )

Fucking Perfect Body Double 36, exposition de Brice Dellsperger à la Villa Arson, est librement inspirée du film Perfect de James Bridges sorti en 1985. Le film montrait avec superficialité le culte du corps dans le Los Angeles des années 1980 par les yeux d’un journaliste, John Travolta, qui cotoyait une salle de sport et s’entichait d’une d’une coach de gym au look androgyne (Jamie Lee Curtis). L’expo, comme le film, est une critique subtile du culte du corps à l’ère de la mondialisation et du capitalisme, une réflexion sur l’hyper-sexualisation, héritage des années 1990, et du rapport complexé que la modernité entretient avec les corps.

Affiche FUCKING PERFECT BODY DOUBLE 36. Design Jean Biche

Ainsi, grâce à son installation Body Double (traduire doublure ou littéralement corps double) composée de 40 vidéos, Brice Dellsperger met en scène la rôle de la doublure au cinéma tout en faisant un clin d’oeil au film de Brian De Palma, Body Double, de 1984. Selon une démarche rigoureuse mais émancipatrice, il fait rejouer chaque scène choisie par un·e unique acteur·ice travesti·e, super personnage interprétant tous les rôles par dédoublement. Ces « body double » visent alors à troubler notre perception du genre, de la sexualité, du corps et à déconstruire le mythe du physique parfait à travers le choix symbolique de l’aérobic. Le visiteur vit alors une expérience immersive et collective, confronté à ces images qui exhaltent le corps trans et défient les normes.

Fucking Perfect Body Double 36. On the set, Jean Biche sur le tournage de Body Double 36. Realisation Brice Dellsperger. Production Villa Arson, 2019. Photo Antoine Conde

« Le corps-Trans d’aujourd’hui devrait rendre hommage au fitness des années 80 ! Son ambiguïté, ses transformations corporelles, la transgression de ses corpsaugmentés et sculptés par l’accomplissements personnel » explique Brice Dellsperger. A travers cet effet de miroirs kaléïdoscopiques, l’artiste nous plonge au coeur de l’image avec Jean Biche, artiste performeur qui se produit sur la scène parisienne du Manko Cabaret, qui interprète ici tous les personnages.

Outre cette installation visible jusqu’au 13 octobre à la Villa Arson, Brice Dellsperger présente aussi L’âge du double à La Station de Nice, qui met en avant tous les documents préparatoires à Body Double 36, avec un ensemble de story-boards, dessins, photographies et gouaches qui ont été utilisés pour les autres films depuis 1995. Dans une salle noire seront diffusés tous les numéros marquant de la série Body Double.

Source : Villa Arson

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