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Huawei P40 Pro+ : zoom sur le futur de la photo mobile

Officialisé aux côtés des P40 et P40 Pro, le Huawei P40 Pro+, plus haut de gamme encore, devait être commercialisé un peu plus tardivement. Il arrive à présent en France, et nous avons passé quelques jours en la compagnie de ce smartphone plus photophone encore que ses deux compagnons. Premières impressions.

La famille P40 est déjà riche d’un grand nombre de smartphones. Outre le P40 classique et sa version Pro un peu plus grande et mieux pourvue au rayon de la photographie, la gamme n’inclut pas moins de trois variantes Lite, dont une compatible avec la 5G. C’est toutefois aujourd’hui avec la mouture la plus onéreuse de son smartphone que Huawei revient, lançant sur le marché le P40 Pro+ qu’il avait présenté en mars dernier, sans toutefois que nous ayons eu l’occasion de l’essayer. C’est aujourd’hui chose faite.

Les caractéristiques techniques

Si vous connaissez déjà le P40 Pro, le P40 Pro+ s’en écarte bien peu à première vue, puisque la quasi intégralité de sa fiche technique est identique. Il présente donc un écran de 6,58 pouces affichant 2640 x 1200 pixels. Cette dalle OLED bénéficie d’un taux de rafraîchissement de 90 Hz, un minimum compte tenu de son positionnement, et supporte la norme HDR10. Cet écran est percé de deux encoches dédiées à un capteur photo de 32 Mpx et à un capteur de profondeur. Il cache un hardware incluant une puce Kirin 990 5G, 8 Go de mémoire vive, 512 Go de stockage et une batterie de 4200 mAh. Nous y reviendrons plus loin, mais c’est par son quadruple module photo dorsal composé d’un capteur principal de 50 Mpx, d’un second de 8 Mpx avec un objectif équivalent à 240 mm, d’un autre de 8 Mpx également avec un équivalent 80 mm et enfin un dernier, dédié à l’ultra-grand-angle, de 40 Mpx que le P40 Pro+ se démarque. Le tout est équipé du système d’exploitation Android 10 dans sa version open source habillée de l’interface Emotion UI, avec les HMS (Huawei Mobile Services) en lieu et place des services Google.

Une discrète révision design

La prise en main du P40 Pro nous avait séduits, malgré le grand format du smartphone, et le P40 Pro+ produit le même effet. À la place de la vitre arrière à l’aspect mat retenue sur les P40 et P40 Pro, le modèle Plus profite toutefois d’une finition en céramique, tant sur les côtés qu’au dos de l’appareil. Le matériau est conçu pour résister davantage aux chocs et aux rayures que les autres modèles, ce qui explique peut-être que Huawei n’accompagne pas son P40 Pro+ d’une coque de protection ; il est néanmoins, côté écran, pourvu d’office d’un film protecteur.

Ce choix d’un matériau noble au dos du smartphone implique naturellement des contreparties. D’abord, sa finition est brillante et, sur la version foncée que nous avons eue entre les mains, les traces de doigts sont légion. La céramique implique par ailleurs un poids élevé, puisque le P40 Pro+ pèse 226 grammes, contre 209 g pour le P40 Pro. Leurs dimensions restent rigoureusement identiques (158,2 x 72,6 x 9 mm) et, en main, la différence se fait donc sentir. À la décharge de l’appareil toutefois, son poids n’est pas plus élevé que celui d’un iPhone 11 Pro Max (226 g également).

Plein cap sur la photo

Inutile de revenir sur l’expérience apportée par le P40 Pro+, nos impressions étant tout aussi positives sur l’appareil que sur le P40 Pro, identique en presque tous points. Le smartphone présente un bel écran – à ce tarif toutefois, on aurait apprécié qu’il propose un taux de rafraîchissement de 120 Hz, comme le fait le Find X2 Pro d’Oppo – et le couple Kirin 990 / 8 Go de mémoire vive semble parti pour faire mouche. Un point est néanmoins à noter : si le smartphone conserve sa batterie de 4200 mAh compatible avec la charge rapide SuperCharge (40 W), il ajoute la charge rapide sans fil à 40 W également, sous réserve toutefois d’acheter le chargeur ad hoc, vendu en option.

S’il arbore une fiche technique très solide dans l’ensemble, c’est évidemment l’imposant bloc photo dorsal du P40 Pro+ que l’on retient. Celui-ci est composé comme suit :

  • un module principal avec son capteur de 50 mégapixels, une optique grand-angle (f/1,9) et un système de stabilisation optique
  • un capteur de 8 Mpx avec optique équivalente à 240 mm (f/4,4) et stabilisation optique
  • un autre de 8 Mpx également, avec objectif équivalent à 80 mm (f/2,4) et stabilisation optique là encoe
  • un dernier de 40 Mpx avec une optique ultra-grand-angle (équivalent 18 mm, f/1,8)
  • un capteur ToF dédié à la mesure de la profondeur

L’effet de zoom optique n’est évidemment pas nouveau dans l’univers du smartphone, mais les structures dites périscopiques leur ont permis d’atteindre un niveau nettement supérieur. Employées par Huawei, mais aussi par Oppo, elles permettent d’accroître la focale des objectifs sans pour autant augmenter l’épaisseur des smartphones. C’est ce qui a permis à Huawei d’intégrer à son P30 Pro, l’an dernier, un zoom 5x. Aujourd’hui, la technologie s’appuie sur un système de miroirs permettant de rediriger la lumière cinq fois et d’obtenir, au final, l’équivalent d’une focale de 240 mm : elle apporte donc un zoom 10x par rapport au grand-angle principal du smartphone. Jusqu’à 3x, c’est ainsi le couple 8 Mpx / optique téléphoto f/2,4 qui se charge du grossissement, puis elle est complétée par le module à zoom périscopique équivalent à 240 mm. L’effet est proprement épatant, réaliser des photos à la fois nettes et détaillées ne posant aucune difficulté grâce à la stabilisation optique performante qui l’accompagne. Les clichés sont légèrement lissés, l’ouverture étant limitée à f/4,4 et le traitement numérique apporté par Huawei se chargeant de compenser la perte d’informations, mais sont proprement bluffants. En revanche, on reste circonspect face au zoom 100x (numérique cette fois) promis par Huawei : s’il permet bel et bien de capturer une image au loin et d’obtenir une information en image, il est franchement difficile d’obtenir la stabilité nécessaire à la mise au point. Un bonus donc, mais que l’on peinera à exploiter. Pour le reste, le smartphone nous a paru livrer des clichés pour le moins détaillés au grand-angle, avec une restitution en 12,5 Mpx grâce au pixel binning, mais aussi à l’ultra-grand-angle, les clichés finaux étant dans ce dernier cas livrés en 10 Mpx.

Exemples

Huawei P40 Pro+ – grand angle
Huawei P40 Pro+ – grand angle
Huawei P40 Pro+ – ultra grand angle

Il va sans dire que les options logicielles déjà vues sur le P40 Pro (effacement de sujets, suppression de reflets…) tant en matière de photos que de vidéos restent de la partie.

Compenser l’absence du Play Store

L’absence de services Google (GMS), compensés par des services Huawei, constitue sans nul doute la véritable faiblesse de la série P40, puisqu’elle prive de facto l’appareil du Play Store et des applications faisant appel aux services de Google. Le magasin d’applications de Huawei, l’App Gallery, s’étoffe néanmoins rapidement, et la marque met les bouchées doubles pour remplacer au mieux le Play Store. Le P40 Pro+ inaugure ainsi une fonctionnalité Petal Search, préinstallée sur ce modèle, et téléchargeable sur l’App Gallery pour les autres. Proposée sous la forme d’un widget, cette barre de recherche unifiée permet de trouver, sur différents portails que l’utilisateur n’a donc pas besoin d’installer ni même de connaître (App Gallery, magasins d’applications alternatifs de type Aptoide, sites officiels des applications où se trouvent des APK…), les titres qui l’intéressent. L’outil est réellement pratique pour le néophyte et peut à ce titre être salué, bien qu’il ne résolve pas le problème principal auquel se heurte Huawei : si les applications nécessitant les GMS peuvent être installées via Petal Search, elles ne peuvent être utilisées par la suite.

C’est bien là où le bât blesse encore, puisque du reste, le smartphone est particulièrement agréable à utiliser. Les plus aguerris pourront donc passer par l’installation manuelle des Google Services, plutôt simple à réaliser (les tutos sont disponibles en nombre sur le Web), mais frustrante pour qui souhaite un smartphone répondant d’emblée à l’intégralité de ses besoins.

Conclusion

Si Huawei a contenu le prix de ses P40 et P40 Pro sous la barre de 1000 euros, son P40 Pro+ s’inscrit dans une gamme tarifaire qui impose de ne concéder aucun compromis. Or le smartphone, si bluffant soit-il en termes de photographie et de performances générales, souffre encore des limites imposées par son logiciel, même si elles s’atténuent de jour en jour. À réserver donc à un public averti, dont toutefois on ne doute pas qu’il le sera s’il choisit de débourser les quelque 1300 euros que coûte le P40 Pro+ à ce jour.

 

Cet article a été initialement publié sur le site de notre partenaire Labofnac,  « Le spécialiste des tests produits et de l’actualité high-tech. »

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