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Jean Painlevé : à l’avant-garde du documentaire scientifique

Jusqu’au 18 septembre, l’exposition Jean Painlevé au Jeu de Paume tisse les liens entre l’image et la recherche scientifique. Focus sur un cinéaste expérimental qui a fait partie de l’avant-garde du documentaire scientifique. (Photo d’ouverture : Hippocampe dans les alguesvers 1934Épreuve gélatino-argentique d’époque © Les Documents Cinématographiques / Archives Jean Painlevé)

Il y a quelques jours, nous vous recommandions l’exposition au Centre Pompidou, qui mettait en lumière les liens entre la photographie et le vivant. Aujourd’hui, c’est une rétrospective consacrée à Jean Painlevé qu’on vous propose de découvrir, un photographe qui lui aussi, se situe à la croise de la photographie et de la science. Cet été au Jeu de Paume à Paris, avec Les pieds dans l’eau, le visiteur est invité à découvrir l’importance de la photographie dans la recherche et dans le contexte scientifique.

Jean Painlevé avec la Cameflex tenue par harnais conçu par Geneviève Hamon, Roscoff vers 1958, Épreuve gélatino-argentique d’époque © Les Documents Cinématographiques / Archives Jean Painlevé, Geneviève Hamon

Plus qu’un photographe, Painlevé fût un excellent vidéaste et documentariste. Il est considéré comme un avant-gardiste du documentaire scientifique et des techniques cinématographiques. Il utilise ainsi le cinéma comme un outil d’exploration pour révéler des aspects inconnus et mystérieux d’organismes vivants. Il accompagne le spectateur avec un récit descriptif et informatif sur les sujets étudiés, tandis que, dans la plupart de ses films, les images alternent continuellement entre observations à l’échelle réelle et analyses à l’échelle microscopique.

Durant l’entre-deux-guerres, son œuvre est diffusée hors du champ scientifique, dans des salles de cinéma d’avant-garde et dans les cinéclubs. Painlevé est rapidement reconnu et ses publications dans la presse illustrée des années 1930 contribuent à sa notoriété. Son attitude non conformiste et ses affinités avec l’esprit surréaliste sont sans aucun doute à l’origine du lien privilégié qu’il entretient avec le cinéma documentaire indépendant. L’aisance avec laquelle il traverse les frontières entre science et art prend source dans ses fréquentations artistiques : Jacques-André Boiffard, Alexander Calder, Ivan Goll, Fernand Léger, Éli Lotar, Pierre Naville, Pierre Prévert, Jean Vigo…

À partir des années 1950, Painlevé et Geneviève Hamon, sa compagne et collaboratrice, réalisent un nombre important de films de recherche alors que leur œuvre personnelle se poursuit, nourrie par les recherches des zoologistes et biologistes pour lesquels ils travaillent.

Geneviève Hamon avec pinces de homard, Épreuve gélatino-argentique d’époque © Les Documents Cinématographiques / Archives Jean Painlevé Anonyme

Quatre aspects majeurs soulignent la spécificité de cette œuvre : le littoral comme terrain de prédilection ; l’approche scientifique et pédagogique ; les relations avec le mouvement surréaliste ; enfin, la dynamique du montage cinématographique et le rôle du mouvement, du rythme et de la danse comme caractéristiques et motifs.
Cette exposition situe le travail de Painlevé dans le contexte historique et scientifique de sa réalisation, mettant en lumière l’importance de la recherche dans son œuvre. Inspirant aujourd’hui encore maints artistes, il trouve sa résonance actuelle dans la manière dont les films immergent le spectateur dans un espace mental indéfini qui, entre expériences familières et dérive onirique, est à même de déstabiliser aujourd’hui encore notre sens de la réalité.

Jusqu’au 18 septembre au Jeu de Paume. 

Source : Jeu de Paume


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