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Livia Saavedra, Émilie Arfeuil et Laetitia El Hakim : lauréates des Femmes s’exposent 2022

Les Femmes s’exposent 2022 dévoilent leurs trois lauréates de l’édition 2022 : Livia Saavedra, Émilie Arfeuil et Laetitia El Hakim. Le festival est ouvert jusqu’au 4 septembre. (Photo d’ouverture : Ⓒ Livia Saavedra)

Livia Saavedra, Émilie Arfeuil et Laetitia El Hakim ont respectivement remporté les trois prix du festival Les Femmes s’exposent : le Grand Prix Fujifilm, le Prix SAIF et la Bourse Liban. Cette année, la résilience était le thème du festival. Tremplin pour les femmes photographes professionnelles (toutes catégories confondues : guerre, sport, portraits, etc.), ce festival a comme vocation de montrer leur contribution à la photographie et aux médias, de rendre leurs travaux visibles là où ces industries les invisibilisent.

« Cette 5e édition est plus que jamais placée sous le signe de la résilience. Les expositions nous proposent des immersions dans un monde tourmenté, en pleine mutation, tout en nous invitant à prendre de la hauteur, à lâcher prise, à nous confronter à la magie du vivant, et à réfléchir à un futur plus harmonieux » déclare Béatrice Tupin, directrice et fondatrice du festival.

“Les sages-femmes du Chocó” de Livia Saavedra

Gagnante du Grand Prix Les Femmes s’exposent – Fujifilm, Livia Saavedra a posé son objectif sur les sages-femmes de la province Chocó, en Colombie. Ces femmes afrodescendantes et indigènes, appelées « parteras », accompagnent bénévolement les femmes pour accoucher. Transmis oralement, leur savoir traditionnel est le fruit d’héritages des esclaves mêlées aux cultures créoles espagnoles et indigènes. Dans cette région éloignée du pouvoir central et à 85% afrodescendante, la croyance dans les esprits et la sorcellerie est très présente, bien que mélangée au christianisme. Les parteras sont, par leur savoir immémorial des plantes et rituels, les gardiennes de leur communauté et de leur culture. La paix est loin d’être une réalité sur ce littoral colombien stratégique d’expédition de la cocaïne et d’extraction clandestine de l’or. La zone est dangereuse et les déplacements difficiles. De plus le prix du ticket de transport étant prohibitif, l’accouchement ne se fait à l’hôpital qu’en cas de complications. Le Chocó possède le triste record du plus fort taux de mortalité natale. Ce reportage a été réalisé en Colombie en mars 2022. À retrouver sur Médiapart. Suivez Livia Saavedra par ici.

Mars 2022, Unguia, San Juan. Noemi est partera indigène. Elle a fui une mère qui la battait et un beau- père incestueux. A treize ans, elle a eu son premier enfant. C’est en voyant comment les parteras l’avaient aidée à accoucher qu’elle a appris et qu’elle est devenue partera elle-même. La maman du petit garçon n’a pas eu le temps d’arriver à l’hôpital et on a appelé Noemi. C’est la premiere fois qu elle accouchait a la maison. Noemi repasse quelques jours plus tard pour donner des soins au bébé. Ⓒ Livia Saavedra
“HYLÉ ὕλη” d’Émilie Arfeuil

Lauréate du Prix Saif sur les frontières, Emilie Arfeuil crée un monde fascinant grâce à la photogrpahie. En grec ancien, Hylé désigne la matière première du monde, la matière originelle dont chaque chose est faite. Dans cette série, la photographie fabrique un monde merveilleux peuplé de chimères, où il est presque impossible de distinguer les entités vivantes des non-vivantes, organiques, minérales ou cosmiques. La révélation photographique est comme inversée dans le processus créatif : dans l’obscurité totale, je peins et enlumine corps et végétaux pour les révéler progressivement grâce à des pigments sensibles aux rayons UV. La nouvelle matière prend progressivement forme et sort du noir. Dans une perception utopique de l’humain dans son rapport à la nature, Hylé sublime les corps de personnes invisibilisées, dont le genre, la sexualité ou la norme esthétique échappent ici au tangible et à toute catégorisation. Comme à l’accoutumée, le mythe est ici utilisé comme un acte politique, non moins pour dévoiler, que pour transformer la réalité et rendre visible un nouvel «ordre» de la nature qui en accueillerait le «désordre», et en révéler toute sa beauté.

L’exposition sera à découvrir à la Maison des photographes – UPP, à Paris, à l’automne prochain. 

Ⓒ Emilie Arfeuil
“Domestica (f.)” de Laetitia El Hakim

La Bourse Liban soutient le développement du projet photographique “Domestica (f.) Mythos | Maga | Femina” de Laetitia El Hakim. “La domestication (du latin domus, “maison”) est l’action que l’homme exerce sur les animaux ou les plantes, ne serait-ce qu’en les élevant ou en les cultivant. En se les appropriant et en les utilisant pour son plaisir ou la satisfaction de ses besoins, il les transforme.” Au Liban, les femmes sont toujours considérées comme des citoyens de seconde zone ; nous nous battons encore pour nos droits les plus élémentaires : droit de garde, droit de donner la nationalité libanaise à nos enfants, droit à l’avortement, etc. Les lois les protégeant et garantissant leur intégrité morale et physique sont souvent négligées ou ignorées au profit du statu quo actuel.

Ⓒ Laetitia El Hakim

Face à l’indifférence de ma mère pour la cuisine, mon père a pris en charge la cuisine, changeant la dynamique dans notre foyer. Ce qui était pour moi normal a suscité beaucoup de questions de notre entourage face à cette inversion des rôles dans la société. Ce projet s’appuie sur les recettes de cuisine pour tenter de démonter les limites, directives et règles fixées par les instructions et les ingrédients. Ce projet photographique sera à découvrir lors de l’édition 2023 du festival ‘Les femmes s’exposent’.

Les Femmes s’exposent est ouvert jusqu’au 4 septembre 2022, à Houlgate en Normandie.

Source : Les femmes s’exposent


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