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Philippe de Gobert raconte Le Havre fantastique

Le Musée d’Art Moderne André Malraux du Havre a invité Philippe de Gobert, architecte et photographe, à fournir sa vision personnelle des évolution de la ville reconstruite, dont le centre est devenu patrimoine de l’Unesco en 2005. Entre photographies et maquettes, de Gobert réinvente la reconstruction de la ville et nous plonge dans un scénario fantastique. L’exposition est ouverte jusqu’au 7 novembre 2021. (Photo d’ouverture : © Philippe de Gobert)

Philippe de Gobert. Du merveilleux en photographie au conte photographique, est une exposition organisée au MuMa du Havre mettant en avant, jusqu’au 7 novembre 2021, les travaux de l’architecte et photographe Philippe de Gobert. Depuis le classement Unesco du centre-ville du Havre en 2005, le MuMa a accueilli une vingtaine d’artistes photographes et vidéastes, français et étrangers, pour susciter et accompagner le changement du regard porté sur cette ville reconstruite. Avec de Gobert, c’est au tour de l’architecture moderniste et au conte photographique de prendre le relai dans la narration de la reconstruction de la ville. Avec cette monographie, le photographe esquisse un autre visage, une sorte de double troublant, et réinvente l’histoire d’une renaissance.

© Philippe de Gobert

Depuis 2018, de Gobert explore Le Havre à la recherche des traces de celles et ceux qui l’ont reconstruite, comme l’architecte Auguste Perret. Ses photographies et maquettes sont ainsi accompagnés d’une documentation précise reparcourant cette histoire. En fabriquant des maquettes d’immeubles similaires à ceux qu’on voit dans la ville portuaire, le photographe tente de comprendre la vision de Perret. Dans la série havraise, la maquette n’est pas une finalité, mais une étape dans le processus d’élaboration de l’œuvre : la photographie. Après avoir photographié ses maquettes, l’artiste imprime ces clichés en grand tirage afin de redonner à ce monde en miniature une dimension réelle. Ce qui nous plonge dans un scénario troublant, fantastique, dans un Havre magnifié et fantasmé.

© Philippe de Gobert

« J’ai aussi reconstitué à une échelle plus grande les parties d’un appartement type de Perret. J’ai photographié ces divers éléments agencés, en studio, devant un fond de ciel nuageux, travaillant les éclairages pour obtenir des images d’atmosphères » explique le photographe. Ces atmosphères, justement, illustrent une ville silencieuse, imaginaire, enveloppée dans le mystère de sa naissance presque ex nihilo après qu’elle ait été rasée presque entièrement en 1944. L’humain disparaît de ces clichés dont l’architecture est la vraie protagoniste.

Aux premières œuvres qui évoquent une ville reconstruite, l’artiste a donné une suite, sous la forme d’un récit introductif. Imaginant les grandes étapes du chantier de la reconstruction du Havre, mais en s’affranchissant des contraintes de la vérité, introduisant librement des détails anachroniques, Philippe De Gobert réinvente une possible histoire sous la forme d’un « conte photographique ».

© Philippe de Gobert

En quittant le noir et blanc, le photographe augmente cette sensation de mélancolie, de nostalgie d’une époque jamais vécue et qui, d’ailleurs, n’a jamais vraiment existé sous cette forme. La lumière est crépusculaire, à la fois annonçant la fin et le début d’un conte en images saisissant et taciturne. Une approche qui met en valeur la grandiosité de ce chantier titanesque et l’ampleur du défi qui a été relevé. Le merveilleux en architecture est alors précisément cette envie de rendre féerique, voir mythologique, une réalité concrète à l’apparence immuable.

En ouvrant son imaginaire et en plaçant Le Havre au sein de ce panthéon personnel et poétique, Philippe De Gobert ré-enchante notre vision du Havre.

Source : MuMa Le Havre

 


 

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