Rencontres

Portrait de Lenser : Fred Morvand

Il y a 4 ans Par Costanza Spina

Malgré cette situation de confinement, Lense met en avant l’un de ses Lensers pour continuer d’inspirer ses lecteurs passionnés de photographie. Cette semaine, nous vous présentons Fred Morvand. Pour participer, c’est par ici. (Photo d’ouverture : © Fred Morvand)

Fred Morvand pratique la photographie avec passion, se plongeant dans un autre univers, un monde d’évasion. De la photo urbaine au paysage de campagne, en passant par des portraits sur le vif ou bien des photos posées, ce photographe amateur fait de l’image depuis son enfance. Fanatique d’appareil Pentax, il photographie ce qu’il a « sous l’œil ». Quotidiennes et poétiques, parfois en noir et blanc parfois en couleurs, ses images nous transportent dans la beauté de tous les jours.

Quel est ton rapport à la photographie ?

Je suis un amateur passionné, je pratique dès que je peux, mais hélas ce n’est pas très souvent à mon goût. J’y consacre assez peu d’heures par mois. En tout cas, pas autant que je le souhaiterais.

Une photo pour moi c’est avant tout un tirage sur papier. La carte mémoire, l’écran, la post-production sont des étapes nécessaires, comme le bac de révélateur de l’argentique, mais pour moi une photo n’existe qu’une fois tirée, même si j’en publie quelques unes sur lense.fr

Ce qui compte pour moi dans la photo, c’est de capter des instants (décisifs ou pas) que je trouve beaux, émouvants, amusants, des situations, des points de vue qui m’évoquent quelque chose, qui m’interpellent.
Lorsque je suis content du résultat final sur papier alors je montre la photo, parfois. La photo, c’est aussi un moyen de m’évader, de m’apaiser. Sortir avec mon appareil, c’est un moyen d’échapper au quotidien, d’entrer dans un autre univers.

Comment as-tu commencé à en faire ?

Sans doute ai-je commencé avec le Kodak Instamatic 155X que j’ai eu à ma première communion. Plus sérieusement, j’ai commencé au début des années 80, avec un copain qui en faisait. Il avait un Pentax, alors j’ai fait comme lui et j’ai acheté un ME Super. Je suis fidèle à Pentax depuis.

Durant mes études, je m’occupais du club photo. Je passais mes journées à prendre des photos et au labo. J’ai un peu touché à tout en terme de technique : noir et blanc, E6, C41, quelques cibachromes, j’avais aussi un RB 67 Mamiya. En termes de sujets, j’ai exploré pas mal aussi, photo urbaine (de la street photo avant que ce ne soit à la mode), paysage de campagne, des portraits sur le vif (j’errais sur le campus toujours appareil en main), des photos posées aussi.

Et puis diplôme « sérieux » en poche, le principe de réalité m’a rattrapé et j’ai mis la photo de côté. Je n’ai repris sérieusement qu’il y a quelques années avec le numérique et un Pentax K1.

Quels sont tes sujets de prédilection ?

Je n’ai pas vraiment de sujets de prédilection, c’est la situation qui fait le sujet pour moi. Je ne suis pas un voyageur, je fais avec ce que j’ai sous l’œil. Je me balade beaucoup. Je fais de la macro, du paysage, de l’architecture. Je photographie ce qui m’interpelle. J’ai bien sûr des phases, des « périodes ». Je ne suis pas assez patient par exemple pour faire de la photo animalière. Par contre, je peux photographier des dizaines de fois le même arbres, au fil des saisons, des heures et des lumières. Et un jour je découvre qu’il a été terrassé par une tempête ou la foudre.

J’aime photographier les gens mais c’est compliqué. Parfois je m’impose un exercice de style : je ne prends qu’une focale fixe pour ma sortie et je dois me débrouiller avec, à moi d’être créatif pour ne pas laisser échapper un truc qui me donne envie de déclencher. Le résultat de tout cela, c’est un peu de documentaire, de reportage, d’effets plus créatifs de lumières, graphiques ou abstraits.

Quel matériel utilises-tu dans ta pratique ?

Je suis plutôt focales fixes. Le zoom c’est céder à la facilité, mais c’est pratique, alors bien sûr je sors aussi avec mon Pentax KP et son 16-85 mm, mais ça n’oblige pas à être créatif et imaginatif.

Mon matos préféré, c’est mon K1 et son 43 mm f/1,9. Même si rien ne remplacera mon Pentax LX d’antan.

Qui sont tes photographes de référence ?

Les grands classiques Atget, Margaret Bourke-White, Henri Cartier-Bresson, Dorothea Lange, Marc Riboud, Robert Capa ou Reza. Je ne peux pas faire la liste de tous les noms qui me viennent à l’esprit. Je suis plus sensible aux photos prises sur le vif plutôt que les mises en scène, aux photos avec une certaine poésie quel qu’en soit le sujet, sans aller trop loin non plus dans l’esthétisation de la souffrance par exemple. Tout en subtilité et finesse.