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« Salt : Vanity » : le reflet de l’humanité vu par Fredericks

Murray Fredericks interrompt les horizons et redirige notre regard vers l’immensité du lac australien Eyre. À travers sa série intitulée Salt : Vanity, le photographe australien (re)donne à l’humanité une apparence délicate et raffinée. Un travail à découvrir à la Hamiltons Gallery à Londres jusqu’au 6 septembre 2017. (Photo d’ouverture : Mirror 6, 2017 – © Murray Fredericks, Courtesy of Hamiltons Gallery, London)

« À l’école, j’étais considéré comme le gars à l’appareil photo ». Murray Fredericks est passionné par la photo depuis toujours mais c’est au cours de ses voyages qu’il se rend compte que ce médium est une véritable vocation. « Contrairement à un artiste de studio qui conçoit et exécute une idée dans un studio ou un artiste conceptuel qui illustre une idée à travers la pratique photographique, je me place dans un lieu et je dialogue avec le paysage ». En 2001, il se rend en Bolivie au cœur de la plaine saline d’Uyuni pour sa lune de miel. Il découvre pour la première fois un lac salé. Ce voyage a constitué un moment fort dans sa vie de photographe : « J’ai instantanément été frappé par l’expérience de l’immensité, de l’infini ». Deux ans plus tard, il visite le lac Eyre, le plus grand lac salé d’Australie. Un lieu qu’il photographie depuis presque 15 ans aujourd’hui et ce, « jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien à capturer ». Cette série est le résultat de plusieurs tests et plusieurs heures de photographie. « L’année dernière, les bassins de 10 km formaient de parfaits miroirs. Je me suis simplement demandé comment je pouvais intégrer de véritable miroir au sein de ces miroirs naturels ». Pour réaliser ce travail, il est souvent resté « seul, assez longtemps pour que [sa] mémoire à court terme puisse être immergée par l’endroit dans lequel [il se trouvait]». 

Mirror 12, 2017 © Murray Fredericks, Courtesy of Hamiltons Gallery, London
Ses miroirs VS une humanité portée par l’obsession et la vanité

Au lieu d’utiliser le miroir comme symbole d’auto-réflexion, Murray Fredericks redirige notre regard loin de nous-même et le tourne vers l’immensité de notre environnement. Car en regardant ses images, il faut accepter d’aller au-delà du lac australien et s’interroger sur le reflet habituel que nous renvoie un miroir. « Peut-être est-ce une recherche conduite par mes propres angoisses ou mes vaines tentatives d’échapper à la condition humaine », nous confie-t-il.

Le néant, le vide, voilà ce que nous inspirent ses images surnaturelles. Mais pas seulement. Quelle est la place de l’homme dans ce grand tout ? Quelle image devons-nous nous construire derrière cette surface colorée ? Enfin, l’horizon est-il vraiment éternel ? Car cette série n’est pas terminée et le photographe craint de ne jamais pouvoir retrouver le lac tel quel : « le désert se dirige vers la sécheresse et la dernière sécheresse a duré 19 ans !…».

Mirror 6, 2017 © Murray Fredericks, Courtesy of Hamiltons Gallery, London
Mirror 13, 2017 © Murray Fredericks, Courtesy of Hamiltons Gallery, London

Retrouvez la série de Murray Fredericks sur son site Internet ainsi qu’à la Hamiltons Gallery.

 

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