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Lense

Matthieu Faria Fernandes : un regard, des rencontres

Nous avons découvert le photographe Mathieu Faria Fernandes, 33 ans, à la Galerie grainedephtoographe.com. Là-bas, il exposait une image captivante. Pour Lense, il revient sur ce cliché et sur son parcours photographique. (Photo d’ouverture : © Mathieu Faria Fernandes)

Quand et comment êtes-vous devenu photographe ?

J’ai commencé la photo en 2010, alors que j’étais en Australie, je voyageais beaucoup et à cette époque j’avais un appareil compact d’entrée de gamme. Souvent déçu du rendu des couleurs et de l’exposition, j’ai décidé d’investir dans un reflex afin d’immortaliser convenablement tout ces souvenirs. C’est un peu comme ça que mon appareil et moi sommes devenus inséparables !

Comment décririez-vous votre approche photographique ?

J’aime rencontrer et écouter les histoires que me racontent les personnes que je photographie. Je me dis souvent que les meilleures photos sont celles que j’ai gardées dans ma tête rien que pour moi, sans sortir l’appareil… profiter de l’instant est essentiel. Tous mes portraits sont le fruit d’un moment partagé, je ne le conçois pas autrement. C’est comme ça que j’essaye de donner une âme à chaque photo et de la rendre vivante.

Quelle est la place d’Instagram dans votre pratique de la photographie ?

Instagram a un peu changé ma pratique photographique. En ce moment, je pratique des photos d’architecture, j’aime jouer avec les lignes et les couleurs. Je me suis donc un peu éloigné des portraits mais c’est pour mieux y revenir en mélangeant les styles ! Depuis que je suis devenu instagrammer. J’ai « boosté » mon imagination en m’imprégnant de tout ce qu’il y a de mieux sur la plateforme et j’ai également fait quelques belles rencontres photographiques.

Quelle est la place du noir et blanc dans votre travail ?

Pour tout vous dire, je m’impose souvent de ne pas trop utiliser le noir et blanc. J’aime la couleur et le travail de développement que nécessitent les fichiers raw. J’utilise le noir et blanc plutôt par défaut quand la lumière ou la couleur de la photo ne me conviennent pas, (souvent par temps nuageux) et quelquefois en version alternative à une série photo couleur.

© Mathieu Faria Fernandes
Quelle est l’histoire de ce cliché ?

La photo a été prise au Laos, dans la région de Phonsavangh en novembre 2010. Ce jour là, il faisait une chaleur étourdissante. Je me baladais en moto à la recherche d’un point de vue à photographier quand j’ai aperçu un chemin menant vers une petite zone arborée… De l’ombre! Je m’y suis engouffré pour faire une pause. Derrière moi, il y avait ce grillage qui semblait protéger une petite maison des visiteurs non désirés. Je n’y ai pas vraiment prêté attention jusqu’au moment où je me suis retrouvé nez à nez avec cette petite fille. L’image était déjà là devant moi; je n’avais plus qu’à prendre mon appareil et déclencher… J’ai alors essayé d’engager un dialogue comme je le pouvais, mais elle restait impassible, me fixant du regard, parfois souriante, parfois montrant un visage inquiétant. Voyant qu’elle ne me répondait pas, je lui ai alors montré mon appareil, comme pour lui faire comprendre que j’aimerais la prendre en photo…

Techniquement, comment avez-vous réalisé ce cliché ?

J’ai réalisé ce cliché avec un Nikon D300s et un 50 mm, à 1/60 s, f/9 et à 200 ISO. En fait, j’ai simplement saisi l’instant, je me suis positionné en légère contre-plongée, de sorte que le grillage encadre et souligne ses yeux. Je ne me suis pas posé plus de questions techniques. J’ai simplement déclenché.

Comment décririez vous cette photo en trois mots ?

Intense, captivante, troublante.

Qu’avez-vous ressenti lorsque vous êtes parvenu à prendre cette très belle photo ?

C’est un instant qui est pour moi très intime… J’ai eu un sentiment étrange à ce moment là : j’essaye de lui parler mais elle est silencieuse. Je me sens comme aspiré dans les profondeurs de son regard, seul le grillage m’empêche de m’y perdre et maintient la distance entre nos deux mondes… Quand pour la première fois je l’ai vue sur grand écran, je suis resté de longues minutes à l’observer, une forte émotion m’a traversé tout le corps et je me souviens avoir eu la chair de poule. Je revivais cet intense moment quelques mois après avoir pris la photo : j’avais réussi à saisir l’instant et à le retranscrire à travers une image fixe… À chaque fois que je la regarde, j’ai l’impression d’être dévisagé et mis à nu. C’est très déroutant mais elle me rappelle qui je suis, d’où je viens ainsi que le chemin que j’ai parcouru.

Quel boîtier utilisez-vous ?

J’utilise maintenant un Nikon D800, avec 4 objectifs: un 14-24 mm, un 24-70 mm, un 70-200 mm et bien sûr, toujours ce fameux 50 mm. J’ai également un Olympus OM-D E-M1 avec un 20 mm et j’en suis fan ! Je l’ai légèrement modifié pour le rendre noir complet : résultat, je suis invisible !!! Et ça ça n’a pas de prix !  Quand je photographie un environnement et que toutes les personnes s’écartent à la vue d’un reflex imposant c’est loupé… Avec l’Olympus je peux me fondre dans la masse et prendre une photo en totale immersion et ainsi mélanger un lieu avec un peu de vie.

Pour découvrir le travail de Mathieu Faria Fernandes :
Son compte Instagram
Son compte 500px

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