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Lense

Balade visuelle et sonore avec les images de Johann Soussi

Johann Soussi expose son travail à Lilas en Scène jusqu’au 2 juillet 2017. L’occasion pour Lense de découvrir l’univers en noir et blanc du photographe et de lui poser quelques questions. (Photo d’ouverture : © Johann Soussi)

Comment as-tu commencé la photographie ?
Je suis complètement autodidacte. J’étais professeur de maths pendant 10 ans. En 2009-2010,  j’ai dit à mon père qu’il fallait que je prenne des cours de photo, mais je m’étais  renseigné et ça coûtait un bras. Il m’a répondu quelque chose comme « achète des pellicules et va faire des photos« , c’est comme ça que j’ai appris. J’ai commencé à faire une série sur le métro parisien : Aller-retour. Elle a été exposée dans le cadre de la Nuit Blanche en 2010, sur le quai de la station de métro abandonnée Arsenal. La série est entrée dans la collection de la Bibliothèque Nationale de France. C’est à ce moment que j’ai décidé d’arrêter d’enseigner, en 2012, pour me consacrer exclusivement à la photo.

Comment décrirais-tu ton travail ?
Je travaille uniquement en argentique et en noir et blanc. Mon idée est de rentrer en immersion dans des univers qui sont clos ou difficiles d’accès et qui sont à la fois familiers et insolites. Le métro, par exemple, est un univers où il y a une unité de lieu, la lumière est toujours la même, c’est donc un espace clos dans ce sens là. Mais je me suis intéressé aussi à des univers clos dans le sens « inaccessible », comme la communauté juive orthodoxe de Paris avec la série Farbrenguen qui est encore en cours. Là, j’ai enfoncé des portes qui d’ordinaire restent plutôt hermétiques. C’est un travail qui me plait beaucoup. Le fait de faire des photos devient une excuse pour découvrir des endroits qui sont normalement clos et observer les gens.

Plutôt photos volées ou photos posées ?
Dans le cadre de cette série, c’est un rabbin qui était venu à l’exposition sur le métro. Il m’a demandé d’aller photographier la communauté juive orthodoxe. Le rapport est différent parce que je suis « invité », mais je photographie pourtant exactement de la même manière que dans le métro : j’aime les photos prises sur le vif, des instants sans aucune mise en scène. La seule exception dans mon travail est peut être la série Les Fusillés car ce sont des images capturées sur le tournage du film éponyme. De fait, il y a de la mise en scène. Mais dans laquelle je n’interviens pas et où j’ai pris ma liberté en shootant à la volée, comme dans mes autres séries.

Parle-nous de la partie sonore de tes séries
Je me balade aussi bien avec mon appareil photo qu’avec mon petit enregistreur et je capture tout. Pour Farbrenguen, j’ai enregistré dans les synagogues, dans les mariages, les Bar Mitzvah, etc. Sur le tournage du film  Les Fusillés, j’ai rencontré un ingénieur du son, Clovis Tisserand. Aujourd’hui, nous travaillons beaucoup ensemble et  je souhaite désormais réaliser une partie sonore pour chacune de mes expositions.

Image extraite de la série Tarmac © Johann Soussi

À côté de ton travail perso, tu donnes aussi des ateliers photo ?
Je suis « revenu » à l’école il y a deux ans. Je donne des ateliers photo dans un lycée des Lilas et j’interviens également dans un ESAT (Etablissement et Service d’Aide par le Travail), des lieux qui œuvrent pour l’insertion par le travail pour des personnes en situation de handicap. La transmission me parle beaucoup. J’adore faire partager ce que j’ai pu apprendre, en tant qu’autodidacte. Je reprends à mon compte le conseil de mon père. Je dis à mes élèves qu’il faut se « cogner » (expérimenter).
On ne photographie qu’en noir et blanc argentique, avec mes vieux appareils mécaniques que je leur mets à disposition. On travaille sur le portrait. J’emmène les participants dans la rue pour qu’ils apprennent à aller vers les gens et leur demander de poser. Si c’est déjà un exercice difficile pour un photographe averti, ça l’est encore plus pour une personne en situation de handicap Malgré la difficulté, cela fonctionne hyper bien. C’est vraiment une réussite.

Image extraite de la série Garde à vous © Johann Soussi

Tu exposes actuellement à Lilas en Scène, aux Lilas. Tu peux nous dire quelques mots sur ce qu’on peut y voir ?
C’est un lieu magnifique, un ancien bâtiment industriel. Sur près de 200 m2, j’ai habillé les murs, il y a une bande sonore et des structures qui vont du sol au plafond. L’exposition ne se limite pas à une série en particulier. Elle reprend six séries différentes, soit 53 images. Prévue initialement jusqu’à début juin, nous avons décidé de la prolonger d’un mois.

Infos pratiques

L’exposition En Séries de Johann Soussi est à voir jusqu’au 2 juillet 2017

Lilas en Scène
23 bis, rue Chassagnolle
93260 Les Lilas

Entrée libre du jeudi au dimanche de 14h à 19h ou sur rendez-vous (contact@johannsoussi.com) – www.johannsoussi.com

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