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Lense

Proposé par Lense

Sophie Hatier : Loin des jardins, Islande

Du 19 novembre 2019 au 30 novembre 2019
Galerie du Trapèze - 19, rue de Poitou • 75003 Paris

À propos de l’événement

Ce qu'il faut savoir

Sophie Hatier présente à la Galerie du Trapèze à Paris des images réalisées au cours de ses nombreux voyages et en résidence d’artiste en Islande entre 2016 et 2019.

« L’origine du monde » : l’on pourrait donner ce titre à l’ensemble des photos exposées ici. Roches éruptives, magma, glaciers, cours d’eau, laves, boues, jaillissements : là-bas sur une île, en Islande, Sophie Hatier a photographié la formation de la Terre.

À l’Ère de l’Anthropocène qui dérègle l’écosystème terrestre, voit la fonte des glaciers et la montée des eaux menaçant des villes comme Dhaka ou New-York, la disparition dans les flammes des forêts de Sibérie et d’Amazonie, l’artiste a voulu rendre la beauté première de notre planète ravagée par l’homme.

Dans une solitude radicale, seule jour et nuit au milieu des éléments, au prix de cette immersion totale, elle a saisi dans son objectif cette nature primitive en transformation depuis la nuit des temps.

On découvre avec stupeur la puissance tellurique de ces paysages, dont la force est rendue par un agencement de formes et de couleurs tirant vers l’abstraction.

Car Sophie Hatier, après avoir photographié des paysages à travers le monde, a rencontré   l’Islande, rencontre décisive qui, dans son travail de photographe, la poussa à décrypter ce que le spectacle de la nature offre comme lignes et matières picturales quasi abstraites.

Roche noire tranchée par la blancheur du glacier qui s’étale comme un découpage à la Matisse, bande horizontale, bleu vif, d’un cours d’eau surplombé par la masse couleur d’encre de la montagne.

La matière, sensuelle, presque charnelle, est si présente que parfois on pourrait croire que l’artiste a peint au couteau, avec une huile épaisse, les paysages qui s’offraient à ses yeux. On songe alors aux toiles abstraites de Riopelle ou à la pâte de Fautrier. La confusion troublante entre photographie et peinture se donne aussi à voir lorsque vapeurs évanescentes et fumeroles enrobant les ravines semblent exécutées au pastel blanc.

Des visages, à la peau diaphane, laiteuse — visages intemporels — ponctuent harmonieusement et adoucissent la rudesse de ces paysages originels, devenant paysages eux-mêmes. A la nudité âpre de la montagne répond la nudité de la figure.

Danièle Rousselier
Réalisatrice, écrivaine et diplomate

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