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Lense

Proposé par Lense

Anton F – Mon quartier lointain

Du 13 mai 2019 au 16 juin 2019
Galerie de l'Europe - 55 rue de Seine • 75006 Paris

À propos de l’événement

Ce qu'il faut savoir

Anton F à la Galerie de l’Europe.

Anton F nous avait proposé en 2016 un premier portrait d’Ablogamé, ce quartier populaire de Lomé (Togo) où il réside en partie depuis 10 ans. Il poursuit et complète cette série,
“Mon quartier lointain”, en nous proposant un tome 2, composé comme le précédent de clichés glanés au gré de ses flâneries. Au rythme d ’un pas discret et les sens en éveil, c’est
l’esprit des lieux que cherche à capter Anton F.
Ses photographies sont comme des huiles essentielles, des concentrés de terre africaine. « Flâner est une science, c’est la gastronomie de l’œil », écrivait Balzac*.
« Se promener, c’est végéter ; flâner, c’est vivre. » Anton F. cultive à Lomé cette science de la flânerie à laquelle Balzac s’adonnait à Paris. Il parcourt sans fin les rues de son quartier d
’adoption. Il est blanc. On ne le remarque même plus. C’est un voisin, un intime. Il déclenche son appareil guidé par ses sensations, parce qu’au-delà de l’aspect formel de ses photographies, de son obsession pour la géométrie, pour les symétries, pour les lignes d’horizon et les lignes de fuite, c’est l’invisible que saisit Anton F.
Selon les aborigènes d’Australie, chaque parcelle de territoire est habitée, depuis la création du monde, par un rêve qui lui est propre. Dans ce tome 2, plus que dans le précédent, c’est le rêve d’Ablogamé que le photographe cherche à révéler. Un rêve consubstantiel à
cette terre, qui l’habite depuis la nuit des temps.
L’œil d’Anton F. s’attarde ainsi moins dans ce nouvel opus sur les ruines du passé colonial, moins sur les blessures du présent, que sur l’intemporel.

Le cliché intitulé “Beau rêve”, par son titre comme par sa composition, est emblématique de cette démarche. C’est une impression de désordre et d’abandon qui s’en dégage au premier regard. Mais on s’étonne de trouver une beauté, une harmonie, à ce paysage urbain pourtant chaotique. Est-ce la composition de la photographie et la lumière des tropiques qui magnifient ce coin de rue à la chaussée défoncée, planté d’un bâtiment décati et sans charme ? Le regard un brin défiant que nous jette le coq nous invite à pousser plus avant nos interrogations. On remarque alors, sur le côté supérieur de ce cliché carré, un ciel bleu pale envahi par le feuillage vert d ’un palmier et, sur le côté inférieur, la terre qui perce sa prison de bitume. Malgré les apparences, la nature est là, omniprésente, dans ce coin de rue. Elle s’impose comme une force immuable, un “beau rêve”, que rien ne saurait vaincre. Plus encore, et comme on le perçoit maintenant en lisant l’inscription en blanc sur bleu, à gauche de l’image : une invitation à la félicité. Sous le chaos, l’Eden et ses esprits, saisis par Anton F.

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