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Ces photos questionnent notre vision de la masculinité

A travers ces photographies, les plus grands photographes des dernières décennies questionnent la masculinité, jouent avec et la réinventent. Exposition jusqu’au 17 Mai 2020 à la Barbican Gallery de Londres. (Photo d’ouverture : © Sunil Gupta)

Dans la continuité de #metoo et de la troisième vague féministe qui anime les débats médiatiques, la Barbican Gallery dévoile des photographies qui questionnent notre notion de la masculinité à travers l’exposition Masculinities: Liberation through Photography. Ces clichés s’interrogent sur comment la masculinité et ses codes se sont exprimés des années 1960 à aujourd’hui. L’exposition regroupe 300 photos de plus de 50 artistes célèbres et révolutionnaires ayant réfléchi au thème du masculin comme Richard Avedon, Peter Hujar, Isaac Julien, Rotimi Fani-Kayode, Robert Mapplethorpe, Annette Messager et Catherine Opie.

© Collection T. Dworzak/Magnum Photos

On retrouvera aussi quelques photographes plus récents, comme Cassils, Sam Contis, George Dureau, Elle Pérez, Paul Mpagi Sepuya, Hank Willis Thomas, Karlheinz Weinberger et Marianne Wex. Les photographies mènent une réflexion sur des termes comme « masculinité toxique », « fragile », « complexe », en illustrant une histoire de l’être homme qui évolue de plus en plus vers une fluidité émancipatoire. Le corps queer, le corps racisé, l’hétéronormativité, la paternité, sont autant de concepts que ces photographes ont voulu explorer. L’exposition se donne ainsi pour mission d’analyser le tout à travers le prisme du changement.

© Karen Knorr

Parmi les séries présentées on retrouvera Deep Springs de Sam Contis, qui interroge le mythe masculin américain du cow-boy; la contreversée Taliban, de Thomas Dworzak, qui met en avant des portraits de talibans portant du kohl, posant main dans la main ou encore la série Time Lapse de Cassils, qui s’intéresse à l’évolution de la masculinité chez les personnes trans. L’hyper-masculinité est ici détournée, mise au service d’un imaginaire homosexuel ou simplement auto-ironique. L’exposition est aussi une réflexion autour du patriarcat et de ses dynamiques de domination que ce soit par le genre, la culture, la classe sociale. La série de Karen Knorr, shootée dans des clubs masculins de Londres, est très frontale à ce sujet : la photographe a accompagné chacune de ses photos d’une phrase entendue dans ces clubs « gentlemen only » à la légitimité contestable.

Peter Hujar – David Brintzenhofe Applying Makeup (II), 1982 © 1987 The Peter Hujar Archive LLC; Courtesy Pace/MacGill Gallery, New York and Fraenkel Gallery, San Francisco

Bien évidemment les luttes pour les droits sociaux des personnes gay sont omniprésentes, notamment dans le travail de Sunil Gupta, qui, photographe de rue, a documenté le San Francisco des années Harvey Milk. On y découvre une vie publique homosexuelle revendiquées, fière, en lutte, qui pré-annonce les émeutes de Stonewall en 1969.
Autant de travaux qui veulent habituer les regards, les changer en profondeur, les initier à la différence et à des imaginaires trop souvent occultés. A l’aide des plus grands photographes des dernières générations, c’est l’émancipation d’une masculinité hégémonique qui est célébrée à travers ces oeuvres d’art.

Jusqu’au 17 mai 2020 à la Barbican Gallery de Londres.

Source : Barbican

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