Fujifilm X100V : une évolution majeure à tous les niveaux

Si le X100 a continuellement évolué depuis sa première version il y a maintenant 9 ans, quelques éléments restaient identiques à chaque nouveau modèle. Depuis quelques versions maintenant, les utilisateurs demandaient certains changements. Qu’il s’agisse de l’optique 23 mm utilisée, de l’écran, ou de la tropicalisation, Fujifilm a su répondre à ces demandes, et été encore plus loin.

Design identique, mais encore amélioré

Fujifilm a insisté sur le fait que l’âme de la gamme X100 avait été préservée. Le look de l’appareil reste identique aux modèles précédents, à quelques détails près. Il faut dire qu’une bonne partie du succès de cet appareil tient à son look rétro, à sa qualité de fabrication irréprochable, et à un véritable plaisir à utiliser sur le plan ergonomique.

Les touches, molettes et boutons tombent parfaitement sous les doigts. Tout est contrôlable physiquement, sans avoir à passer par les menus.

Pendant l’annonce, le responsable du design du Fujifilm X100V a expliqué comment son équipe et lui ont réussi à améliorer l’impression de qualité, la qualité des matériaux utilisés, et les procédés de fabrication qui ont permis de laisser l’appareil inchangé, tout en améliorant encore l’impression de qualité en mains.

Les quelques photographes invités à tester le nouvel appareil ont été unanimes sur le fait que la nouvelle construction est encore une évolution qualitative. L’impression premium est encore renforcée, et de manière évidente.

Quelques changements ont aussi eu lieu en termes de contrôles. Sur le dessus, la double molette qui permet de régler vitesse et valeur ISO du X-100F est reconduite. Mais sa conception a étés améliorée. Plus besoin de tirer vers le haut pendant que vous tournez pour ajuster la valeur ISO. Vous tirez, vous modifiez, et vous rabaissez ensuite. C’est beaucoup plus ergonomique à l’usage.

Au dos de l’appareil, le pavé directionnel a disparu. Cela contribue d’ailleurs à épurer l’arrière du boîtier. On remarquera aussi que le bouton drive a été déplacé lui aussi vers le viseur.

Nouvelle formule optique pour l’objectif 23 mm

Si la focale de 23 mm reste la norme, et le look inchangé de l’extérieur, l’optique 23 mm a enfin été mise à jour. En effet, depuis quelques versions déjà, les utilisateurs étaient partagés. D’un côté, l’optique 23 mm était excellente, mais un peu vieillissante, surtout à f/2 ou la mollesse de l’image était particulièrement marquée. Pendant la présentation, un comparatif sur une photographie de texte avec le X100F et le X100V n’a en effet laissé aucun doute sur les progrès réalisés.

La nouvelle optique 23 mm a donc été totalement repensée. Elle avait la mission délicate de proposer le même rendu de qualité que la précédente, tout en proposant une netteté plus marquée à f/2 et sur toute l’image. Elle reste d’ailleurs compatible avec les adaptateurs WCL-X100 II et TCL-X100 de la marque.

Cette optique a été repensée pour s’adapter aussi à la définition plus importante de ce modèle par rapport aux premiers. Elle génère moins de distorsion, tout en étant plus performante sur les sujets proches.

Et au passage, le filtre ND intégré, un des atouts de la gamme X-100, passe à 4 stops.

Selon Valerie Jardin, photographe française qui utilise exclusivement la gamme X100 depuis 7 ans, et une des références de la photographie de rue, les progrès sont notables. Lors de sa prise en mains, elle a pu constater que la netteté des images était désormais irréprochable.

Certains photographes qui ont pu avoir en mains l’appareil depuis quelques semaines considèrent d’ailleurs que la nouvelle optique 23 mm est l’amélioration principale du X100V par rapport au modèle précédent.

Nouveau capteur et nouveau processeur

Le nouveau capteur ne change pas radicalement la résolution de l’appareil, mais il passe quand même de 24 à 26 mégapixels. C’est surtout le fait qu’il s’agit d’un capteur rétroéclairé qui devrait changer la donne.

Côté processeur, le X100V qui embarquait le X-Processor Pro passe au X-Processor 4, c’est à dire le même combo capteur-processeur que le X-T3 et le X-Pro3.

Autant dire que les performances devraient là aussi encore s’améliorer dans le domaine de l’autofocus. C’était un point sur lequel le X100F ne pouvait rivaliser avec un X-T3 ou un X-Pro3, surtout en basse lumière, où il peut parfois être un peu source de frustration.

Fujifilm a d’ailleurs totalement retravaillé son système autofocus. Il est annoncé comme bien plus performant que le X-100F. On pourra par exemple réaliser la mise au point jusqu’à -5 EV, ce qui sera appréciable en basse lumière. Les modes de détection du visage et des yeux, ainsi que le suivi de sujet ont aussi été selon Fujifilm considérablement améliorés.

Enfin, si on parle de rafale, on passe désormais à 20 images par seconde avec le déclencheur électronique. Il sera même possible d’atteindre 30 images par seconde en utilisant un recadrage de 1,25x.

Nouveau viseur électronique

Si le viseur hybride du X100F était déjà satisfaisant, le passage pour le viseur électronique à la technologie OLED, et une définition qui passe de 2 360 000 à 3 690 000 points propulse là aussi le viseur électronique du X100V dans la même catégorie que celui du X-T3 et du X-Pro 3.

S’il n’y avait pas particulièrement de reproches concernant le viseur électronique, la mise à jour sera bien sûr appréciée de tous les utilisateurs.

Ecran orientable

On serait tentés de dire “enfin”. Depuis plusieurs versions déjà, les fans du X100 demandent un écran orientable, qui, comme la nouvelle optique 23 mm, ne venait toujours pas avec les derniers modèles.

Fujifilm a expliqué que proposer un écran orientable était un vrai défi, car la gamme X100 est particulière en termes de design et compacité. Il fallait donc réussir à intégrer à un écran orientable sans changer quoi que ce soit au look de l’appareil.

Et c’est chose faite, puisqu’il est difficile de savoir que l’appareil en intègre un. Il reste, comme sur le X100F, tactile. L’écran ressemble à un écran fixe, totalement intégré au boîtier grâce à une épaisseur de seulement 4,4 mm.

La résolution de l’écran continue d’évoluer, passant de 1 040 000 à 1 620 000 points.

Désormais, il est donc possible de bénéficier des avantages de l’écran orientable. Il reste malgré tout un peu limité en termes de mobilité, du fait d’une charnière ultra-fine ne permettant pas toutes les libertés. Mais la possibilité est là désormais. Les photographes de rue apprécieront tout particulièrement.

Tropicalisation

Encore une demande de longue date issue des utilisateurs qui se servent presque exclusivement ou exclusivement du X100 pour leur photographie. Jusqu’ici, ils ne pouvaient pas l’amener avec eux par temps de pluie.

Selon les responsables Fujifilm, comme pour l’écran orientable, la tropicalisation représentait un défi pour un appareil aussi compact. Le défi semble donc avoir été relevé.

Il sera donc désormais possible de sortir sous la pluie sans se soucier des risques d’abîmer votre précieux matériel, ou presque. En effet, la tropicalisation n’est pas totale. Un filtre est nécessaire pour obtenir la tropicalisation complète au niveau de l’optique.

Même si on aurait aimé une tropicalisation complète sans accessoire, cela ne devrait pas poser problème aux passionnés. Ils devront simplement s’équiper de l’adaptateur AR-X100 et du filtre de protection PRF-49. Il sera alors possible de bénéficier d’une parfaite tranquillité d’esprit par temps pluvieux.

Vidéo 4K à 30 ips et nouvelles simulations de film

Si la gamme X100 s’adresse plus aux photographes qu’aux vidéastes, Fujifilm a quand même mis à jour les spécifications vidéo du X100V. Il pourra donc filmer en 4K (et en F-Log), à 30 images par seconde. En 1080p, il sera possible de filmer à 120 images par seconde.

En passant par le port HDMI, il est désormais possible d’enregistrer en 10-bit 4:2:2. Un port micro séparé est bien présent, mais désormais, il est possible d’utiliser le port USB-C qui a été ajouté pour monitorer l’audio au casque.

De plus, l’appareil pourra s’appuyer sur les nouvelles simulations de film apparues avec ce modèle. Des simulations de film présentes sur les boîtiers X-T3 par exemple sont désormais de la partie. On retrouvera ainsi la simulation Eterna, très appréciée pour son rendu unique en vidéo.

Les photographes seront heureux d’apprendre que la simulation Classic Neg est aussi disponible, après la simulation noir et blanc Acros qui avait déjà été ajoutée au X100F.

Si vous êtes à l’aise avec l’anglais, cette vidéo du site DPReview est particulièrement intéressante. L’équipe a pu tester le modèle en pré-production, et montre les éléments qui ont été améliorés, en photo comme en vidéo.

Au final

Certains se demandaient ce que Fujifilm pourrait encore améliorer sur sa gamme X100. Ils ont la réponse : tout ou presque. La version X100V est une vraie mise à jour de la gamme.

Dans cette « mise à jour » majeure du X100, les utilisateurs obtiennent changement d’optique, écran orientable et tactile, et tropicalisation. Ils profitent aussi d’un nouveau capteur, d’un nouveau processeur, d’un autofocus bien plus performant, d’un nouveau viseur électronique plus défini, et un design toujours plus épuré et une construction encore plus qualitative.

Ajoutons à cela la vidéo 4K, de nouvelles simulations de film, mais aussi l’arrivée du bluetooth intégré, la recharge qui passe d’USB 2 à USB 3.1, ou encore l’autonomie de la batterie (modèle identique NP-W126S) qui passe de 270 / 390 à 350 / 420 prises de vues, et on peut se faire une bonne idée des nouveautés.

Le boîtier prend d’ailleurs quelques grammes. Il passe ainsi de 469 à 478 grammes. Ses  dimensions sont quasi identiques, passant de 127 x 75 x 52 mm pour le X100F à 128 × 75 x 53 mm pour le X100V.

Prix et disponibilité

La facture ne s’allège d’ailleurs pas non plus. Le tarif du X100V passe en effet à 1 499  €. Un tarif qui réserve plutôt cet appareil aux passionnés et professionnels.

Le X100V sera disponible en version Silver à partir du 27 février et la version noire arrivera un peu plus tard, courant mars 2020.

Source : Fujifilm