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La photo argentique 3/3 : le développement (…et fin)

Une fois que votre film est dans sa cuve et qu’elle est bien fermée, on va ajouter les différents produits chimiques nécessaires à révéler les grains d’argent qui ont été exposés à la lumière.

Avant d’ajouter notre révélateur, on va effectuer un prémouillage (rien de sale dans cette étape 😉 qui consiste à humidifier le film et le mettre à température.

Ah oui, j’ai faillis oublier : tous vos produits doivent être à une température donnée, si la température de base conseillée est de 20°, à 22° il faudra adapter votre temps de développement (le produit agit plus vite quand il est plus chaud, c’est utile pour les gens pressés). Pour conserver mes produits à 20° pendant le développement, je mets toutes mes bouteilles dans un seau, je verse dans le seau de l’eau à 20° (ou un peu moins si mes produits à température ambiante sont plutôt chauds) et je laisse la température s’équilibrer. Avant de me servir des produits je vérifie leur température avec un thermomètre.
La température des produits, c’est une contrainte non négligeable, certains produits sont moins exigeants que d’autres et donnent des résultats similaires à 4° près…
Bref il vaut tout de même mieux être rigoureux pour pouvoir reproduire une bonne recette ou améliorer une recette existante.

 

 

(1) Le prémouillage : il va imbiber la gélatine du film et améliorer l’effet des produits utilisés ensuite pour le développement. Pour le 135, certains affirment que ce n’est pas vraiment nécessaire, mais pour les films moyen formats en 120 c’est indispensable car le film possède une couche « anti-halos » qui se dissout lors du prémouillage et qui doit être bien rincée (jusqu’à ce que l’eau qui sort de la cuve ne soit plus bleue ou violette) pour ne pas interférer avec les solution de développement.
Je prémouille toujours (et je me ferais forcement charrier pour cette phrase hors contexte pendant un bout de temps).

(2) Une fois que vous avez bien vidé votre cuve, on passe au révélateur. Il faut commencer à verser le produit dans la cuve dès que la minuterie commence et reverser le produit de la cuve vers la bouteille dès que la sonnerie retenti. Entre temps et selon la recette, il faut procéder à un ou plusieurs retournement de la cuve pour que le produit circule bien autour du film, il ne faut surtout pas secouer sous peine de créer des bulles qui seront visible sur le film mais de procéder à des renversement calmes de la cuve.
Les temps à employer dépendent du révélateur, du film, de la sensibilité et de la température.
Une base de donnée existe pour ça (et une application aussi) : The Massive dev chart.

(3) Dès que le produit a été reversé dans la bouteille, il faut mettre dans la cuve le bain d’arrêt qui va stopper l’action du révélateur sur le film (pour ne pas sur-développer). Ensuite vous récupérez votre bain d’arrêt et rincez rapidement à l’eau.

(4) Enfin l’étape de la fixation consiste à ajouter le dernier produit qui va figer les grains d’argents précédemment révélés. Cette étape se fait parfois avec une agitation constante (pour moi pendant 4 minutes).

(5) Dernière étape : le rinçage, qui n’est pas à prendre à la légère car il faut éviter de consommer des litres d’eau inutilement et tout de même rincer les dernières traces de produits chimiques. Une bonne méthode consiste à remplir et vider la cuve 4 à 5 fois d’affilé, en faisant tourner les spires entre chaque remplissage. Ensuite on rince tous les éléments de la cuve et les spires.
C’est à ce moment que vous allez éprouver le plus de satisfaction : dès que vous aurez aperçu sur le film les images négatives qui se sont formées, vous serez rassurés sur le succès de l’opération!

(6) Pour le séchage, je passe un coup de jet dans ma douche sur toutes les parois afin de fixer les poussières en suspension (vos pires ennemies) et j’accroche mes films avec des pinces.

Oui, il faut résister à la tentation de manipuler les films tant qu’ils ne sont pas parfaitement secs, et utiliser un sèche cheveux n’est pas une idée de genie vu qu’il va projeter des milliers de saloperies sur vos films ;). Tant que la gélatine n’est pas sèche, un rien peut s’y coller. Attention aussi à ne pas griffer le film ou poser vos doigts dessus, la gélatine marque instantanément et définitivement.

J’utilise une petite astuce pour avoir un aperçu de la pellicule alors qu’elle est fraichement développée. Pendant qu’elle est accrochée, je la filme avec mon iPhone et ensuite je relis la vidéo après avoir activé l’inversion des couleurs de l’écran (ça se trouve dans les réglages d’accessibilité) :

 

Il ne vous reste qu’à enfiler vos gants en coton, découper vos films bien droit entre deux vues et ranger tout ça dans des pochettes.

La méthode pour le scan des films nécessite vraiment un article séparé et on en reparlera sur lense !

 

Pour résumer…

Quand on parle de développement, nombreux sont ceux qui nous disent : « ca prends de la place, c’est long de faire les tirages, etc. »
En fait on se simplifie la tache en ne developpant que la pellicule. Ensuite on scan et après avoir publié sur internet on se garde la possibilité, soit de faire des tirages (pour lesquels il faut effectivement un agrandisseur, des cuves pour les bains, du papier photo onéreux, …), soit d’imprimer à partir des scans (c’est moins bon, mais souvent très suffisant).

La photo argentique est fun, creative, et on prends très vite gout au plaisir de fabriquer son image d’un bout à l’autre. On obtiens de résultats qu’on ne pourrait jamais atteindre en numérique : je ne parle pas de qualité, mais de rendu, pour obtenir un vrai noir et blanc l’argentique n’a pas vraiment d’équivalent…

commentaires

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Il y a 12 ans et 10 mois

olala! ça donne envie d’essayer 🙂

Il y a 12 ans et 10 mois

Il sont parfait ces Guides sur l’argentique. J’en ai un qui traîne depuis un moment et je le regarde de travers comme si son secret était beaucoup trop grand pour que je m’y atèle.
Non seulement ça donne envie de s’y (re)mettre mais, et surtout, toutes les informations utiles sont données pour pouvoir bien commencer en comprenant se que l’on fait.

Good job !

Ça serai pas mal de regrouper les Guides/Improve ayant des thématiques communes sous forme de dossiers ou par niveau d’expérience (débutant, amateur, expert…).
ça faciliterai le regroupement/croisement d’informations à travers les différentes catégories du site, puisque plusieurs articles se complètent.

Il y a 12 ans et 10 mois

En effet il ne reste plus qu’a tester 🙂
Vraiment sympa cette série d’article.

Niz
Il y a 12 ans et 10 mois

merci Silphi, Xavier et les autres, reste plus qu’a s’équiper et à tester ça.

Il y a 12 ans et 10 mois

Pour le rinçage, je crois qu’Ilford recommande de faire une première série de 5 retournements de la cuve, puis changement d’eau, une série de 10, changement d’eau, et une dernière série de 20 retournements. Avec un peu d’agent mouillant pour éviter les traces sur le négatif au séchage. Pour moi ça marche très bien !

Il y a 12 ans et 10 mois

C’est à peu près ce que je fais aussi pour le rinçage.
Pour l’agent mouillant économique : une petite goutte de produit vaisselle fonctionne parfaitement !

Il y a 12 ans et 10 mois

L’article est de Xavier, je l’ai juste remis en forme hein 🙂

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