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La photographie chinoise par quatre artistes émergents

Du 7 mai jusqu’au 7 août une exposition au CRP/ met en avant la photographie chinoise émergente à travers le travail de Zhang Zhidong, Zeng Andong, Ye Wuji et Wang Yingying. (Photo d’ouverture : Zhang Zhidong, Ghost Image, 2020 – © Zhang Zhidong)

Bi Hu Suo, A propos de la photographie chinoise émergente est une nouvelle exposition du Centre Régional de la Photographie Hauts-de-France, mettant en avant jusqu’au 7 août le travail de quatre photographes chinois émergents. L’exposition est le fruit d’un dialogue curatorial entre Hu Ruohao, jeune commissaire de Canton et Audrey Hoareau, directrice du CRP/. En mandarin, Bi Hu Suo signifie « abri ». C’est aussi le titre de cette exposition qui détermine la jeune photographie chinoise comme territoire d’exploration. Prolifique, turbulente, la nouvelle scène photographique se développe démesurément depuis quelques années dans l’Empire du Milieu et au-delà.

Zhang Zhidong, Gentle Kiss, 2019 © Zhang Zhidong

Alors qu’on assiste à une internationalisation des étudiants chinois, les jeunes artistes développent une envie nouvelle de briser les codes et de s’emparer avec force des sujets de société. Débridés et libérés, les travaux sélectionnés mettent en avant la faculté de ces artistes à adapter leur processus créatif et à développer des approches détournées, indirectes. Relations sino-américaines, évocation de la révolution culturelle, thématiques sécuritaires ou encore question du genre, Zhang Zhidong, Zeng Andong, Ye Wuji et Wang Yingying dévoilent une Chine effervescente, surprenante, remettant en cause sans crainte les pouvoirs établis.

Chacun des quatre artistes présentés incarne un aspect différent de la vie chinoise avec une attention particulière apportée aux micro-récits qui tissent des liens entre passé et présent. Zhang Zhidong utilise l’imagerie photographique comme matériau pour élaborer des rébus mystérieux. En se cachant au sein de ses propres photographies, il dissimule un récit queer avec ses codes et ses spécificités esthétiques. Zheng Andong, lui, tel un chercheur au milieu du désert, révèle à même la terre et la pierre les traces oubliées des travailleurs chinois et tente de réécrire l’histoire de la diaspora chinoise tout en interrogeant sa propre identité.

Zheng Andong, Carlin Chin’s Cafe, Nevada, 2018 – © Zheng Andong

Wang Yingying se sert du documentaire, du dessin, de l’art numérique pour mener une réflexion sur la dislocation des population à l’heure de la révolution culturelle, dont sa famille a terriblement souffert. Son art devient alors un moyen de pincer une plaie encore douloureuse. Pour finir, Ye Wuji inventorie l’imagerie de l’hyper sécurité dans les confins occidentaux du territoire chinois  et liste les barrières absurdes qui jalonnent la vie quotidienne des locaux.

« Il est parfois difficile de remuer l’histoire et d’adresser des doutes dans l’environnement où évoluent ces jeunes artistes. Bien souvent, ils doivent garder pour eux leur brûlant désir d’engagement » explique le curateur, Hu Ruohao. « C’est pour répondre à ce manque que cette exposition a été conçue, pour rassembler ces voix solitaires dans un endroit sûr, leur offrir un espace qui soit comme un refuge où ils pourront sans crainte déposer leurs histoires, confessions composites des hommes et des femmes tels qu’ils sont. Ces récits trouveront écho au-delà de leurs points d’origine en Chine ou ailleurs, car l’histoire se répète et nos vies se ressemblent. »

 

Source : CRP

 


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