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Antoine d’Agata : 35 ans de voyages au Mexique

La galerie Filles du Calvaire présente une exposition sur les travaux d’Antoine d’Agata au Mexique. Du 28 octobre au 4 décembre. (Photo d’ouverture : © Antoine d’Agata)

Du 28 octobre au 4 décembre 2021, à la galerie Filles du Calvaire, se tiendra une exposition personnelle d’Antoine d’Agata qui revisite l’ensemble de son travail réalisé au Mexique. Le corpus présenté à la galerie est à l’image des expériences vécues par cet artiste prolifique : violentes et troubles. L’ensemble témoigne d’un parcours, d’allers-retours incessants avec le Mexique, qui ont été pour l’artiste un terrain d’expérimentation absolue, hors limite. Le matériel photographique qui forme cet ensemble provient d’expériences menées sur 35 années.

« Depuis quarante ans, – bien avant de devenir photographe -, je vis, à travers mon expérience propre, au Mexique comme ailleurs, dans cette exigence d’un commun possible, au sein de la communauté de ceux qui n’ont pas de communauté », comme la nomme George Bataille, d’une « communauté des amants » au sens large, amoureuse et défoncée, invisible et infiniment fragmentée, de ceux qui n’ont rien que leur corps pour survivre, sentir et exister. » raconte d’Agata au sujet de ce corpus.

© Antoine d’Agata

Le point d’entrée du photographe dans ce scénario violent et parfois abominable, est la drogue, la Crystal Meth, substance qui désagrège tout tissu social et dévaste le monde environnant. « Le paysage se vide, le tissu humain se délite, la pulsion de mort domine » écrivent les commissaires. Les images des femmes qui scandent l’exposition, sont celles, singulières, qu’il rencontre, dans l’expérience partagée de la violence. L’exposition, prévue pendant Paris Photo, déploie différents langages artistiques : photographies digitales ou argentiques, sérigraphies, gravures, vidéogrammes, images trouvées ; les entrées dans l’œuvre sont multiples : formelles, techniques, politiques ou conceptuelles. Un
système de cadres « polyptiques » pouvant parfois contenir jusqu’à des dizaines
d’images, dévoile la profusion de l’œuvre d’Antoine d’Agata.

L’artiste s’exprime ainsi au sujet de cette série construite sur près de trente ans : « Aucune tendresse particulière pour la photographie mais le besoin de faire cracher à l’appareil ce qui n’a pas été dit. Ne pas considérer la chose mais l’avaler entière.
Cracher le morceau. La matière est là, dans les ornières du réel. Par l’accoutumance
tenace à la douleur et à la jouissance, je décortique la mécanique de nos corps
devenus pantins, soumis à la peur et au désir. »

© Antoine d’Agata

D’Agata photographie du point de vue de quelqu’un qui vit une expérience : celle de la contrainte de la violence, de la drogue, de son omniprésence parmi les prisonniers dont le photographe tire le portrait. L’œuvre est parfois collaborative : photos volées, sérigraphies et images faites par les prisonniers se superposent aux images originales du photographe. Le répertoire est celui du crime, du sexe, de la drogue, d’espaces abandonnés.

D’agata occupe une place tout à fait particulière dans le monde de la photographie contemporaine. Artiste membre de l’agence Magnum, Antoine d’Agata ne cherche pas à montrer le monde et son état, il nous livre au contraire le sien, celui qu’il explore : « Dans mes œuvres les plus récentes, j’essaie de forger un langage secret, illégal, construit en déconstruisant l’esthétique. Mon intention est de pervertir et détruire les perspectives qui polluent les normes du langage photographique. » 

L’exposition CODEX | MEXICO d’Antoine d’Agata aura lieu du 28 octobre au 4 décembre à la galerie Filles du Calvaire.

Source : Filles du Calvaire

 

 


 

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