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Biennale de Lyon : la vulnérabilité comme manifeste politique

La 16ème Biennale de Lyon réunit plusieurs pratiques artistiques autour du thème de la vulnérabilité, entendue ici comme un puissant outil politique. Du 14 septembre au 31 décembre 2022. (Photo d’ouverture : © Annika Kahrs)

Créée en 1991, la Biennale de Lyon s’affirme aujourd’hui, après plus de trente années d’existence, comme la plus importante manifestation en France consacrée à l’art contemporain et un temps fort dans l’agenda des événements majeurs à l’échelle mondiale. Reportée en 2022 pour des raisons sanitaires, elle se positionne cette année comme l’un des événements incontournables pour les amateurs d’art contemporain avec la Biennale de Venise ou la Documenta de Cassel.

© Sara Sadik

Si l’édition précédente, intitulée “Là où les eaux se mêlent”, avait pris pour point de départ la géographie particulière de Lyon afin d’ouvrir une réflexion sur les écosystèmes contemporains, cette 16e édition emprunte plus particulièrement son fil conducteur à l’Histoire, révélant des événements qui ont, dans le passé, marqué l’actualité locale, avec des répercussions insoupçonnées à l’international sur les plans politique, économique ou social mais aussi sur le plan artistique, prouvant, si cela était encore nécessaire, combien l’art
témoigne de son temps.

Cette 16ème édition est imaginé comme un « Manifeste de la fragilité », et le titre est donc « Manifesto of Fragility ». La fragilité est ici envisagée comme une forme de résistance, initiée dans le passé, en prise avec le présent et capable d’affronter l’avenir. Le thème est abordé à travers trois parcours d’exposition, autant de portes d’entrées sur cette même thématique.

© Sarah Del Pino

La première section, intitulée Les nombreuses vies et morts de Louise Brunet, propose une exploration de la fragilité fondée sur l’expérience d’une personne individuelle. Il s’agit de l’histoire méconnue de Louise Brunet, une jeune femme qui, ayant participé au soulèvement des ouvriers de la soie qui mènera à la révolte des Canuts en 1834, fut jetée en prison et n’en fut libérée quelques années plus tard que pour entamer le plus périlleux des voyages vers les usines de la soie du mont Liban.

La deuxième partie de la Biennale veut prendre un  exemple de fragilité vécue à travers une ville, celle-là même où Louise Brunet débarqua en 1838 : Beyrouth. Intitulée Beyrouth et les Golden Sixties, cette section revisite un chapitre aussi éblouissant que déconcertant du développement du modernisme à Beyrouth, entre la crise de 1958 et le début de la guerre en 1975.

Un monde d’une promesse infinie, It Would Have Taught Me Wisdom, 2021 © courtesy de l’artiste et d’Esther Schipper, Berlin © Andrea Rossetti

Pour finir, la troisième partie, Un monde d’une promesse infinie, est un patchwork d’œuvres autour de la fragilité dans l’histoire qui s’ouvre vers le monde et s’affranchit des limites temporelles.

Clemens Behr, Open Ac, Ragusa, 2019 © Clemens Behr

La 16e Biennale de Lyon rassemble de nombreux objets et pratiques créatives qui incarnent la nature fragile et fugace de notre existence. Ces pratiques évoquent la vulnérabilité des personnes et des lieux, mettent à nu leurs cicatrices et leurs difformités, témoignent de
leurs tourments ou attirent simplement l’attention sur les traces indélébiles du temps. Que deviendrait notre monde si, au lieu de considérer la vulnérabilité comme une marque de faiblesse, nous l’exploitions pour tenter de reprendre le pouvoir ?

Source : La Biennale de Lyon


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