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Brassaï : 100 photos pour la liberté de la presse

Aujourd’hui sort le nouvel album de Reporters sans Frontières : cette fois, il est consacré à Brassaï, maître incontesté de la photo nocturne et grand connaisseur de la ville de Paris.(Photo d’ouverture : Enfants réfugiés Juin 1940 © Estate Brassaï Succession-Philippe Ribeyrolles)

Il y 30 ans, RSF publiait le premier numéro de sa collection 100 photos pour la liberté de la presse. Cartier-Bresson, Lartigue, Doisneau, Ronis, Capa et beaucoup d’autres icônes de la photographie du XXe siècle se sont succédées à la Une… Un artiste manquait pour compléter cette impressionnante galerie. Maître incontesté des lumières de la nuit et
inlassable arpenteur de Paris, c’est à Brassaï que nous avons choisi de rendre hommage pour clôturer cette année anniversaire.

Jacques Prévert au chat c. 1948 © Estate Brassaï Succession-Philippe Ribeyrolles

Pour la première fois, des photographies choisies parmi les archives familiales présentent un Brassaï sans frontières, qui a voyagé pour la presse internationale aux États-Unis, au Maroc, en Espagne… Des images rares qui n’avaient jamais été montrées ensemble. Brassaï, c’est le nom que s’est choisi le Hongrois Gyula Halász pour signer ses premiers tirages, en hommage à son village natal de Brassó, dans les Carpates. Celui que rien ne destinait à la
photographie y arrive sur le tard, d’abord pour illustrer ses articles – il écrit pour des journaux hongrois et allemands –, puis pour immortaliser les nuits parisiennes qui le fascinent. Dans les ruelles sombres, les cafés, les bals, les maisons closes, Brassaï, « l’œil vivant » de la photographie comme l’a si bien qualifié son ami l’écrivain Henry Miller,
traque la beauté partout. À l’aise dans les soirées mondaines comme dans les bals populaires, fréquentant les artistes de Montparnasse et les canailles du quartier Italie, il a fixé pour l’éternité le Paris fiévreux des années trente.

« C’est pour saisir la nuit de Paris que je suis devenu photographe » disait Brassaï. Pour autant, il ne saurait être réduit à ces instantanés du Paname interlope. Comme on le sait,
son objectif se braque aussi sur les travailleurs qui exercent, comme il le dit lui-même, des « petits métiers », sur les graffitis qui dévorent les murs de la capitale et qu’il élève au rang d’œuvres d’art, ou sur ses amis peintres, poètes, sculpteurs et écrivains.

Kiki et ses amies Thérèse Treize de Caro et Lily 1932 © Estate Brassaï Succession-Philippe Ribeyrolles

« Je n’ai rencontré Brassaï qu’une seule fois, chez un ami, Roger Grenier. Il m’a parlé de la manière dont il prenait ses photos, la nuit, à Paris, dans les années trente » raconte Patrick Modiano, prix Nobel de la littérature, qui signe la préface du livre. « Il lui arrivait de cacher son appareil quand il photographiait les mauvais lieux et les mauvais garçons. Ceux-ci avaient fini par l’adopter. Ils n’avaient rien à craindre, Brassaï n’était pas un indic, mais un poète qui, comme Genet, transmettrait très loin dans le temps leurs visages et les lumières noires et blanches de Paris. »

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Source : rsf.org


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