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Eikoh Hosoe : retour sur un précurseur de la photo japonaise

L’excellente maison d’éditions indépendante MACK publie un volume unique qui revient sur le travail photographique de Eikoh Hosoe, précurseur de la photogrphie japonaise moderne. Se procurer le livre ici. (Photo d’ouverture : © Eikoh Hosoe, By the Arakawa River, Near Yotsugi, Tokyo 1971)

Eikoh Hosoe (né en 1933 à Yamagata) est l’un des photographes japonais les plus influents de l’histoire de la photographie. MACK lui consacre un nouveau volume complet, une ressource incontournable sur l’œuvre de Hosoe. Le livre est édité, conçu et produit sous la direction de l’artiste et avec la collaboration de Yasufumi Nakamori, conservateur et chercheur de renommée internationale.

Depuis le milieu des années 1950, Eikoh Hosoe est à l’avant-garde de la pratique photographique au Japon. Son travail englobe un large éventail de sujets. Il a été aussi un conservateur d’exception introduisant des œuvres de grands photographes européens et américains au Japon dès 1968. A travers son travail de professeur, il a influencé la carrière de nombreux photographes éminents, tels que Daido Moriyama.

© Eiko Hosoe, Man and Woman #20, 1960

Il a cofondé une revue d’art influente basée sur l’utilisation d’objectifs, la coopérative photographique Vivo et, plus tard, l’atelier de photographie progressiste, un programme d’enseignement universitaire et une collection de photographies, et a exposé et publié de nombreux livres et catalogues de ses propres photographies au Japon. Il a ainsi ouvert la voie à la création de la photographie japonaise d’après-guerre, sauvant le médium des modes préexistants du documentaire et du réalisme et le positionnant à un nouveau point de jonction entre l’art, la littérature, la performance et le cinéma.

Cette publication, qui résume une carrière d’exception, présente non seulement les principales séries photographiques de Hosoe, mais révèle également ses collaborations moins connues avec des écrivains, des critiques, des danseurs et des artistes, dont Yayoi Kusama, dans le domaine du portrait et au-delà. En outre, le volume comprend deux essais nouvellement publiés offrant de nouvelles perspectives sur l’œuvre de Hosoe, ainsi que des réimpressions d’une sélection d’essais fondamentaux sur Hosoe publiés précédemment par divers écrivains japonais, dont le romancier Yukio Mishima et le critique d’art Shuzo Takiguchi. En plus de servir d’enquête sur l’œuvre de Hosoe, ce livre met en lumière les protagonistes essentiels de l’art, de la photographie, de la danse et de la littérature japonaises de l’après-1945.

© Eikoh Hosoe, Kamaitachi #17, 1965

« Devant la caméra [de Hosoe], les corps sont présentés dans leur forme la plus brute – squelettiques, sans sexe et abjects mais toujours puissants » écrivait The Independent. Provocateur et novateur, Hosoe est l’un des premiers à faire converger danse et photographie. La danse lui permet de développer son imaginaire homoérotique, de jouer avec les codes des sexualités dès le début des années 1950. C’est notamment la pièce Forbidden Colours (1951) de Tatsumi Hijikata qui lui fait rencontrer cet art. La chorégraphie est un ankoku butoh (danse de l’obscurité totale), un type de théâtre dansé japonais qui s’est débarrassé des contraintes rigides du passé. « Je n’avais jamais vu une danse aussi féroce », se souvient Hosoe. « Au milieu du tonnerre d’applaudissements qui s’est poursuivi même après le baisser de rideau, j’ai bondi de mon siège et j’ai couru jusqu’au salon vert en coulisses, ma voix tremblant de l’excitation d’assister à l’émergence d’un danseur aussi formidable. » 

Il en résulte des images théâtrales, hautement symboliques. Yasufumi Nakamori, l’éditeur de la nouvelle publication de Hosoe, contextualise ainsi cette nouvelle édition : « Hosoe a été le premier artiste photographique à reconnaître la technique consistant à utiliser une abondance d’images sexuelles sans chercher à susciter des sentiments érotiques chez le spectateur, ou même en visant l’effet inverse. »

© Eikoh Hosoe, Man and Woman, an additional, 1959

Nakamori décrit le travail de Hosoe comme un exercice de transe. « Au lieu de simplement photographier le sujet, il a commencé à se considérer comme impliqué dans la création d’un espace et d’un temps distincts » affirme l’éditeur. Sombres, oniriques et troublantes, ses images restent d’une puissance obsédante grâce à cette subtile fusion de photographie et performance. Elles font preuve d’une physicalité souvent intense et d’une atmosphère surréaliste, mythique, propre peut-être à un autre monde. Avec leur pouvoir subversif et d’une spiritualité percutante, ces images résonnent plus actuelles que jamais.

Plus d’informations sur ce livre :
Couverture rigide gaufrée
25 x 32,5 cm, 400 pages
ISBN 978-1-913620-24-0
Septembre 2021
€65 £55 $80
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Source : Juxtapoz


commentaires

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Il y a 1 an et 11 mois

Il se dégage une grande force de ces images – belle découverte !

Il y a 2 ans et 1 mois

un grand talent, belle signature picturale …

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