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Faux bourgs : Marseille dans l’objectif de Yohanne Lamoulère

Faux bourgs, de Yohanne Lamoulère, est sans aucun doute l’un des ouvrages les plus véridiques et puissant autour de l’imagerie de Marseille. Fuyant stéréotypes, parisianisme et clichés de rêve capitalisant sur l’ambiance méditerranéenne, cet opus est le portrait d’une ville à travers ses vrais habitants. Le livre est disponible chez Le Bec en l’Air. (Photo d’ouverture : © Yohanne Lamoulère)

Faux bourgs est le livre de Yohanne Lamoulère qui immortalise Marseille en la sortant des décors de carton pâte que la culture mainstream a tendance à produire. Alors que la ville connaît une célébrité retrouvée, une forme de « hype », comme diraient certains, ce livre lève le voile sur l’âme véritable de cette métropole incomprise, au lien complexe avec le gouvernement central d’une France parisianiste. Une métropole souvent délaissée par ses propres gouvernants, qui pendant plus de cent ans ont œuvré à l’encontre même des marseillais.

© Yohanne Lamoulère

La « plèbe marseillaise », comme la définit de façon provocatrice Alèssi Dell’Umbria, auteur de L’histoire universelle de Marseille, est le sujet de cette série photographique intense. La « plèbe » et la ville, la vérité au-delà du rêve très classe moyenne alimenté par Plus belle la vie. Et par les comptes Instagram des parisiens qui fantasment et exotisent la ville le temps d’un week-end, avant de retourner « aux choses sérieuses ».

C’est de cette de cette prédation de l’imaginaire marseillais que la photographe nous parle à travers un livre qui est le résultat des années passées à arpenter Marseille, quartier par quartier, et surtout ces quartiers périphériques que la photographe considère le cœur battant de Marseille. La photographe a raconté dans cet opus les soubresauts d’une ville et sa tentative de se débarrasser des stéréotypes médiatico-historiques.

Le livre est aussi une réflexion sur l’image de soi et le lien identitaire qu’on entretient avec son territoire. On découvre au fil des pages la réalité de quartiers relégués, dépeints avec la une précision teintée de romance et de poésie, cette précision même propre aux photographes qui connaissent leur sujet. Une énergie singulière se dégage de ces « faux bourgs ». Comme l’écrit le Bec en l’Air, le livre témoigne de l’appartenance de ces quartiers à des « mondes intranquilles, ceux d’où surgissent pourtant des possibles, de l’amour et du rêve. »

© Yohanne Lamoulère

« La poésie, dans ce travail, passe par une série de petites touches distillées avec l’économie et l’assurance d’un grand coup de pinceau : un léger retournement du sens, un renouvellement du regard, un décentrement doux et amer quand il n’est pas ironique, la fragile survenue de l’inattendu, l’art d’ériger le rien en tout, une prose du détail, la capacité à fixer, sans la figer, une jeunesse soulée d’astres qui doit apprendre ce qui nulle part n’est enseigné : croire dans le noir » écrit le journaliste Nicolas Dutent.

Lauréate Prix Histoires Photographiques 2019, Yohanne Lamoulère capture Marseille de son objectif sensible et intuitif. Le livre est accompagné des textes de Alèssi Dell’Umbria et de
de Nicolas Dutent. L’ouvrage est disponible chez les éditions Le Bec en l’Air.

Source : Le Bec en l’Air


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