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Hassan Hajjaj : le pop-art marocain sous toutes ses formes

Hassan Hajjaj investit la MEP avec son art explosif au potentiel contestataire pour une rétrospective pop et engagée. Jusqu’au 17 novembre à la MEP.  (Photo d’ouverture : Alia Ali © Hassan Hajjaj, 2014-1435)

Hassan Hajjaj investit les locaux de la Maison Européenne de la photographie avec une exposition protéiforme mélangeant les styles et les genres. Maison marocaine de la photographie est conçue comme un parcours multi-média qui passe par la photographie, la vidéo, le vétement et les meubles. L’idée était de construire une vraie ambiance de maison marocaine avec des merveilleux papiers-peints, des coussins, des objets du quotidien contribuant à créer une atmosphère chaleureuse et accueillante. A l’image de cet artiste emblématique du pop art marocain.

Alo Wala © Hassan Hajjaj, 2015-1436

Un art kitsch et contestataire

En effet, Hajjaj est considéré comme le fer de lance d’un art nouveau, nourri d’influences populaires et multiculturelles, traduisant ses voyages entre Londres et Marrakech. A travers les portraits des stars qui l’inspirent, comme Keziah Jones, Rachid Taha ou Hindi Zahra, il donne vie à des compositions au cadre loufoque. Un art qui est subtilement contestataire et qui dénonce l’appropriation culturelle, comme dans la série Vogue: The Arab Issue. Ici, des femmes arabes enveloppées dans des djellabas excentriques copient les poses d’un shooting de Vogue. Une manière de dire que si le Maroc est le lieu de nombreux shootings la culture locale n’est absolument pas mise en valeur par les magazines de mode. Pour réaliser ces oeuvres, il fabrique lui-même les habits exotiques dont les tissus sont dénichés dans des marchés londiniens ou dans des souks.

Omar Legs © Hassan Hajjaj, 2013-1434

Pop-art africain

Les portraits de Hajjaj sont inspirés des photographies des grands maîtres maliens, comme Malick Sidibé et Seydou Keïta. Explosifs, ils mettent en scène des compositions colorées et riches de motifs, logos, symboles, motifs floraux…Partout on perçoit l’influence warholienne, avec cet art de détourner des produits du quotidien, de la simple boîte de conserve utilisée comme cadre, à une mobylette Louis Vuitton tapageuse, comme celle utilisé dans la série Kesh Angels, représentant des femmes voilées chevauchant leur mobylette, l’air fier, comme à vouloir questionner les stéréotypes.

“Time Out”, 2007 / 1428, de la série “Vogue: The Arab Issue” © Hassan Hajjaj

L’exposition de la MEP met aussi en avant des travaux plus intimistes et documentaires, dans lesquels le photographe décrit simplement la vie quotidienne au maroc. Des séries inédites qui sortent de son univers habituel. Des portraits de famille en noir et blanc concluent ce parcours en dévoilant la douceur présente dans le langage de cet artiste.

Avec cette première rétrospective française, la MEP laisse carte blanche à Hassan Hajjaj en explorant la totalité des thématiques qui l’inspirent : son intérêt pour l’univers de la mode et du vêtement ainsi que ses contradictions ; son point de vue critique et décomplexé sur la société de consommation ; les questions de tradition et d’identité avec notamment son regard singulier sur le port du voile, ou bien encore le quotidien des gens qu’il côtoie, amis ou inconnus croisés dans la rue au Maroc ou ailleurs.

Jusqu’au 17 novembre à la MEP.

Source : Maison Européenne de la Photographie

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