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La beauté des jumeaux par Kathryn Allen Hurni

Avec les séries House of Surprises/Twinsburg, Kathryn Allen Hurni immortalise l’étrange beauté des jumeaux à l’International Twins Festival à Twinsburg, dans le Ohio. (Photo d’ouverture : © Kathryn Allen Hurni)

La série House of Surprises/Twinsburg de Kathryn Allen Hurni explore l’étrange beauté de la gémellarité en photographie lors du Twins Festival de Twinsburg dans le Ohio. La démarche permet à la photographe de s’interroger sur un thème qui lui est cher : l’homogénéité, la ressemblance, non pas juste dans la théorie mais aussi vue dans le monde réel et concret.

Le festival en question était alors l’occasion parfaite pour cette boulimique du portrait de combiner sa fascination pour les jumeaux et son amour du portrait, surtout celui en argentique. House of Surprises sert à remettre en question cette idée de similarité et propose des clichés d’une étrange beauté. Ces jumeaux, ces triplets, ces quadruples, habillés pareil et pourtant différents interrogent notre notion de la réalité et nous introduisent dans un monde fascinant.

© Kathryn Allen Hurni

Kathryn Allen Hurni privilégie le portrait par rapport au paysage. Ce dernier est pour elle trop statique, métaphorique, alors que photographier les humains et leurs interactions lui permet de rendre compte d’un dynamisme unique, de raconter une histoire. Son approche de la photographie est spontané : elle se laisse happer par des situations, des mises en scène, des expériences. En unissant l’inconscient et l’action de photographier, elle rend compte de ce sentiment de curiosité envers ce que ses yeux aperçoivent. C’est par la suite, en développant, qu’elle comprend comment et pourquoi une composition visuelle l’a frappée.

Cette artiste instinctive se laisse bercer par son intuition. Qu’est-ce qu’une image donnée a voulu dire à un moment précis ? Qu’est-ce qui l’a questionnée ? L’auto-analyse permet ensuite à la photographe de diriger son travail, de lui donner un sens. « Créer un corpus de travail univoque a toujours été compliqué pour moi parce que je ne réfléchis pas au préalable, je me laisse guider par l’émotion » raconte-t-elle à Wales Art Review« Mon oeuvre est surtout une collection de photographies que je m’efforce de mettre ensemble. »

© Kathryn Allen Hurni

Le portrait, surtout dans ces séries, est un échange aux infinies possibilités entre la photographe et les sujets. Elle explique, « Malgré ma volonté de recréer une scène précise que j’ai aperçu, je ne peux pas maîtriser complètement la composition. Je dois lâcher prise et laisser que les sujets contribuent à mettre en place la photographie ». Selon elle, le portrait de rue est une négociation, une collaboration improvisée entre le photographe et les gens en face de l’objectif. « Pour moi, la photographie est plus un processus de découverte que de concept pré-défini » dit-elle.

© Kathryn Allen Hurni

A propos de la série ici présentée, elle raconte : « J’y suis allée sans attentes. […] ce qui m’a marquée, était la volonté de ces personnes de s’exhiber devant l’objectif, de jouer le jeu. Le projet n’est pas uniquement centré sur la géméllarité. Il est surtout une réflexion sur comment les gens laissent tomber les masques quand ils sont l’un en face de l’autre ».

Le portrait est ici abordé en toute son absurdité : immortaliser à jamais un moment qui était au début totalement spontané, qu’ensuite le photographe a demandé de reproduire, de re-jouer, et qui de ce fait, ne sera qu’une copie maladroite de la vérité déjà passée. Un moment de vulnérabilité, entre malaise subtile et sublimation des personnalités.

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Source : Instagram

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