Dans ses clichés, Derek Ridgers immortalise quarante ans de mode punk à Londres. (Photo d’ouverture : © Derek Ridgers)
Le travail photographique de Derek Ridgers est une fenêtre ouverte sur des mondes inattendus, inexplorés, souvent considérés comme interdits. Après avoir sillonné les sous-cultures urbaines pendant presque quarante ans, Ridgers est devenu un témoin précieux des mouvements artistiques et sociaux qui ont traversé les plus grandes métropoles pendant les dernières décennies.
De façon particulière, il a assisté aux débuts et au climax du mouvement punk londonien, avec sa musique iconiques, ses look restés gravés dans les mémoires, ses revendications acerbes. Prendre la société et la reconstruire à l’envers ; détruire les bonnes manières pour chercher l’authentique; s’émanciper de la volonté du dominant : le punk réveille Londres avec son esprit de révolte et son lot d’avant-gardes créatives.
Les photographies de Ridgers sonnent alors comme une claque, impertinentes et audacieuses, évitant la langue de bois et le portrait policé. Ses personnages défient fièrement les regards consensuels et obligent le spectateur à analyser le monde autrement. Soudainement, une porte s’ouvre sur un univers de possibles qu’avant il était impossible de regarder, de comprendre et d’apprécier. C’est une histoire de changement et de bouleversement durée quatre décades que le photographe écrit à travers son travail.
Ridgers est un observateur sincère mais distant : il n’est pas un « punk », ni un gothique, pourtant il arrive à s’immiscer au sein de cette scène culturelle avec aisance. Il en comprend les codes et la beauté et il arrive ainsi à en délimiter les caractéristiques saillantes. Sa première fois au Roxy, club punk londonien de référence à l’époque, fut en 1976. Si dans un premier temps il appréhende l’approche avec le monde punk, il se rend compte par la suite qu’au sein du club tout ce qui compte est la musique. Le vent de liberté qui se dégage alors de ses photos exprime cette tolérance.
La série ici présentée est une réflexion sur la puissance que le vêtement peut avoir dans l’expression de soi. La rébellion, le refus de la culture mainstream, des codes sociaux trop étroits pour une jeunesse en pleine effervescence, trouvent dans le punk un manifeste à une époque lointaine où se démarquer de la masse était non seulement possible mais nécessaire.
Pour plus d’informations, un livre intitulé Punk London 1977 par Derek Ridgers est disponible.
Source : Derek Ridgers
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