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La pollution des eaux dans les photos aériennes d’Edward Burtynsky

Les clichés aériens d’Edward Burtynsky ont une beauté étrange : des superbes vues de paysages anthropomorphes dévoilant la tragique responsabilité humaine dans la pollution des eaux sur notre planète. (Photo d’ouverture : © Edward Burtynsky)

Dans son exposition Eaux troublées, jusqu’au 26 septembre 2021 au Pavillon Populaire de Montpellier, le photographe aérien Edward Burtynsky dénonce avec ses prises de vue de haut la pollution, l’asséchement, la déformation par des infrastructures massives des sources d’eaux par les humains. Entre surexploitation par l’agriculture intensive, empoisonnement pétrolier, déviation par des barrages, l’œuvre de Burtynsky est une dénonciation puissante, irréfutable, nous appelant à l’action.

© Edward Burtynsky

Le parcours d’exposition s’articule autour de sept thèmes : « Golfe du Mexique », « Désolation », « Contrôle », « Agriculture », « Aquaculture », « Aux bords de l’eau », « Source », tous montrant en grand format la tragédie de l’homme détruisant sa source de vie première. « Sans l’eau, nous mourrons », rappelle le photographe. « L’idée de travailler sur l’eau m’est venue en 2007, alors que je photographiais des mines d’or en Australie, le premier pays à se tarir à cette époque. Les infos ne parlaient que d’agriculteurs qui abandonnaient leurs champs desséchés. » raconte-t-il. « J’y ai rencontré un photojournaliste qui m’a raconté une aventure qui lui était arrivée dans un bar d’Adélaïde. Il commande une bière et un verre d’eau, boit sa bière, règle l’addition et s’apprête à partir lorsque le barman l’arrête et lui ordonne de finir son verre d’eau. L’eau a soudain pris un nouveau sens pour moi. J’ai réalisé que l’eau, contrairement au pétrole, ne peut pas être abandonnée. »

Grâce à une équipe de techniciens, scientifiques, géologues, le photographe repère les endroits les plus propices à son projet photographiques, des endroits oubliés, qu’il photographie de haut par le biais de grues et autres systèmes d’élévation. La prise de vue de haut permet de créer ensuite des grands formats immersifs qui permettent aux visiteurs de plonger dans le paysage, de le cerner en profondeur.

© Edward Burtynsky

Perturbant, le travail de Burtynsky flirte avec le monstrueux. Vus de loin, ces paysages sont d’une beauté plastique, géométrique, d’une perfection formelle indéniable, d’un grand impact graphique et visuel. Mais il s’agit bien de sujet d’une profonde laideur, terrifiants, de monstres contemporains menaçant la ressource qui est « le début et la fin de tout ». Du lac Owens, asséché en moins de dix ans pour alimenter en eau la ville de Los Angeles au début du XXe siècle, aux catastrophes pétrolières dans le Golfe du Mexique, jusqu’à ses derniers travaux sur les Sources sacrées au Canada et la nouvelle menace qui plane sur les eaux islandaises.

« J’espère que ces images nourriront un processus de réflexion sur un élément essentiel à notre survie, un élément que nous tenons souvent pour acquis. Jusqu’à son épuisement » écrit le photographe dans son texte d’introduction.

Source : Fisheye

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