Login
Adresse email
Mot de passe
Confirmez votre Mot de passe

Lense

Les beautés queer d’Amanda Picotte

A travers ses clichés de mode, Amanda Picotte (site ici) bouleverse les codes et met en avant des corps et des personnes trop souvent invisibles. Avec ses images puissantes, elle pratique un véritable militantisme artistique. Rencontre. (Photo d’ouverture : © Amanda Picotte)

Amanda Picotte fait un véritable travail d’empowerment à travers la photographie : ses portraits rendent justice à ces corps trop souvent stigmatisés car considérés à tort anormaux. Son but ? Prouver que la normalité n’existe pas et faire sentir ses modèles fiers de qui ils sont.

Bonjour Amanda, peux-tu tout d’abord nous présenter ton travail ? Comment tu as commencé la photographie ?

J’ai commencé très jeune, à l’adolescence, mais c’est ensuite, au lycée, que j’ai pris cela plus au sérieux. J’avais subi des traumatismes et la photo était un moyen d’exprimer mon malaise, de faire face à un monde injuste. A cause de ce trauma, j’ai changé plusieurs fois d’école, jusqu’à atterrir au Pratt Institute où j’ai majoré en Art Visuels. Ce cours m’a appris l’importance des images et l’impact qu’elles peuvent avoir pour faire évoluer la société. J’ai donc commencé un parcours dans la photo de mode et j’ai aguisé mon regard.

© Amanda Picotte
Quelle est ta définition de la beauté ? Quel type de beauté tu veux mettre en avant ?

Pour moi, la beauté réside plus dans le caractère que dans l’esthétique. Je la définis comme une forme de grâce, de profondeur, une image qui fait sens. Elle rayonne et elle se partage, elle n’est jamais faite pour rester enfermée. Je veux une beauté génuine. Je ne souhaite pas forcément montrer des beautés sans peur ou hyper sûres d’elles : je pense en effet qu’une grande partie de mon travail est celui de développer la confiance en soi chez les gens.

Quel est ton rapport au milieu queer ? Tu sembles accorder beaucoup d’importance aux identités trans dans ton travail…

Je suis une personne queer et non binaire et j’ai donc toujours senti un attachement fort à ma famille LGBTQI+. Ma recherche autour du transgenre a commencé dans ma famille, car ma cousine est une femme trans et elle a fait tout un chemin pour assumer cette identité. J’ai été l’une des premières personnes à qui elle s’est confiée, alors on a utilisé la photo pour trouver une identité féminine qui lui corresponde. A partir de là, j’ai toujours immortalisé mes potes, cette famille queer qui m’entoure.

© Amanda Picotte
Qu’est-ce qu’un corps « atypique » ? Existe-t-il ?

Selon moi, il n’y a pas de corps atypiques. On est tous atypiques et la recherche de normes nous pénalise tous ! Chacun a ses manières uniques de fonctionner et si nous acceptons que chacun évolue dans ce monde selon des schémas physiques différents, alors nous accepterons aussi que la norme n’existe juste pas. « Anormal » est un concept qui nous fait du mal, avant tout à nous-mêmes quand on l’emploie.

© Amanda Picotte
Comment tu choisis tes modèles ?

Je les caste parmi mes amis ou bien sur Instagram.

Outre le titre de photographe, te sens-tu aussi une militante ?

Oui. Je suis une artiste queer et une activiste militante !

Pour en savoir plus sur cette photographe :
Site
Instagram

commentaire

Ajouter le vôtre

Laissez un commentaire

Laissez un commentaire

Devenir Lenser