Les Mesnographies 2022 aura lieu du 17 septembre au 9 octobre : un festival en plein air entièrement gratuit organisé par Claire Pathé, membre du comité artistique du Collectif Fetart. Rendez-vous sur le site pour consulter toute la programmation. (Photo d’ouverture : © Gigi Freyeisen)
Du 17 septembre au 9 Octobre 2022, aux Mesnuls, aura lieu la deuxième édition du festival Mesnographies. Entièrement gratuit et en plein air, les Mesnographies veut faire dialoguer plusieurs photographes venus du monde entier et ouvrir nos yeux à des formes plurielles de photographie. L’exposition veut mieux comprendre la multiplicité du réel qui nous entoure à travers les approches singulières des photographes qui nous poussent à nous questionner, à réfléchir, à sortir de notre zone de confort.
L’appel à candidature de cette année portait sur le thème du portrait. L’appel a reçu 350 candidatures provenant de 28 pays différents. Chaque année le festival traite un sujet
de société à travers le travail d’un photographe. Cette, au centre de la réflexion, le fléau du féminicide.
Placé sous le parrainage de l’artiste Nicolas Henry, ayant travaillé entre autres avec Yann
Arthus-Bertrand, le festival nous fera découvrir plusieurs photographes de talent. Parmi les coups de cœur de Lense, la série Meet me at the skate park de la photographe franco-étasunienne Gigi Freyeisen. Shooté en argentique, cette série de photos se concentre sur l’un des décors les plus emblématiques de Los Angeles : le skate park de Venice Beach. Contrairement à la horde de photographes et de touristes qui s’appuient sur la balustrade qui entoure le skate park, Gigi Freyeisen a pris des photos de l’intérieur. L’approche
immersive de la photographe a donné lieu à une série de photos intimes qui met
en lumière les jeunes de Los Angeles et leur sens du style iconique. Gigi Freyeisen est né et a grandi à Paris, mais vit désormais à Los Angeles, où elle se concentre sur les sous-cultures urbaines qu’elle décrit avec authenticité à l’aide de son argentique.
Bobby Buddy, avec sa série A Certain Lightness Text, manifeste un besoin d’expression suite aux événements tragiques survenus à Paris en 2015. Ces compositions naturelles mêlant photo et art plastique, restituent un sens de légèreté et une quête d’apaisement, accrue par l’usage d’un processus bien particulier : les tirages ont été réalisés à la main sous agrandisseur, à partir de négatifs, avec la complicité du laboratoire Imaginoir, grand spécialiste de la photographie argentique.
Avec la série désormais connue Preuves d’Amour, Camille Gharbi (nous vous en parlions il y a plusieurs années, et la série est devenue l’une des plus emblématiques en France autour de cette thématique urgente) met en lumière quant à elle l’expression la plus tragique de la violence faite aux femmes : l’homicide conjugal. Dans une série aseptisée au titre tragiquement ironique, elle met en scène certains objets domestiques ayant été utilisés comme armes pour tuer des femmes. Une prise de distance qui impose un temps de réflexion et qui questionne avec d’autant plus de force la notion de « crime passionnel ». « Pour parler de ce sujet à la fois terrible et si commun, j’ai pris le parti de concentrer mon travail photographique sur ces objets du quotidien qui se voient transformés en armes de crimes » explique la photographe. « Ces artefacts familiers, issus pour la plupart de mon propre domicile et photographié sur un fond bleu clair sobre, ne permettent pas de saisir de prime abord la violence des faits auxquels ils font référence. »
Alexa Vachon, avec Rise, donne vie à une série émouvante sur les joueuses de foot de l’équipe Champions ohne Grenzen, qui est ouvertes aux femmes réfugiées qui vivent à Berlin, en Allemagne. Les joueuses viennent d’Afghanistan, d’Iran, de Syrie, de Somalie et d’Albanie. Pour la plupart d’entre elles, c’est la première fois qu’elles jouent au football. Elle suit particulièrement la trajectoire de Sana, 18 ans, qui a fui l’Afghanistan pour rejoindre l’ Allemagne. Le travail d’Alexa a été largement exposé et présenté dans FOAM, PHmuseum et le British Journal of Photography, entre autres. En 2018, elle a publié RISE, un projet de livre avec les femmes de la Champions ohne Grenzen.
Le festival accueillera aussi les travaux d’Agathe Barisan, Zhiyu Chen, Alexis Vettoretti, Bruno Silva, Eslam Abd El Salam, Isik Kaya, & Thomas Georg Blank, Louis De Belle, Michelle Sijia Ma, Mpumelelo Buthelezi, Nicolas Tempier, Photographer Hal, Rose Moreno & Arthur Bouet, Snezhana von Büdingen et Vikram Kushwah. Plusieurs photographes seront également exposés hors les murs à la Chapelle Clairefontaine.
Les Mesnographies 2022 aura lieu du 17 septembre au 9 octobre aux Mesnuls.
Source : Mesnographies
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