Inspirations

Les portraits fantastiques et engagés d’Oye Diran

Il y a 2 ans Par Costanza Spina

Le photographe originaire du Lagos Oye Diran présente une nouvelle série de portraits abstraits et poétiques, des compositions faites d’objets du quotidien et de fonds minimalistes, qui mettent en exergue les corps des modèles. Suivez Diran sur Instagram pour découvrir plus de portraits ! (Photo d’ouverture : © Oye Diran)

Dans ses séries de portraits, le photographe et directeur artistique Oye Diran joue avec l’onirisme, le symbolisme et s’abandonne aux intuitions de ses modèles. Leur grâce naturelle est le centre de l’œuvre du photographe, qui essaie de capturer les émotions les plus pures des personnes qu’il photographie. Après avoir été remarqué par des séries engagées qui mettent les femmes africaines à l’honneur et qui abordent la thématique de l’empowerment, il livre ces nouveaux portraits abstraits et métaphoriques que l’artiste définit de « conceptuels avec un degré de minimalisme et de fantaisie. »

Des fleurs, des fruits, des fonds minéraux comme le sable, l’eau ou simplement le ciel : l’environnement est contemplatif, apaisant, centrant l’attention sur les corps que le photographe entend mettre en lumière. Le corps féminin est souvent au centre de ces mises en scène, mais jamais le photographe ne tombe dans le sensuel. « J’essaie de transmettre les nombreuses vérités et la beauté des personnes de couleur, l’autonomisation et les idéologies de vie dans mes images », explique-t-il à Colossal.

Pour expliquer son envie de mettre en avant les femmes africaines, il déclare au magazine Omenka : « Je dirais que ma mère est l’une des principales influences de ma vie, étant donné qu’elle est aussi une créatrice et une artiste. Quand j’étais enfant, je me souviens l’avoir regardée dessiner et créer des œuvres d’art inspirantes dans son studio à Lagos. J’ai également été influencé par J.D. ‘Okhai Ojeikere, Tim Walker, Annie Leibovitz et quelques autres. »

Tout projet de Diran commence par un mood board nourri de couleurs, images de films et de mode, tissus, textures.
Dans sa dernière série, In Between Bonds, il explore la tension entre l’individualité et le collectif. La photo intitulée « Samsara » montre un personnage allongé sur le dos avec un bouquet de fleurs blanches, ainsi que des femmes se tenant debout face à la mer, ancrées, entourées de fleurs dans un décor pastel.

Entre mode et photo d’art, l’approche de Diran est hybride, autodidacte, libre dans sa composition. Les mises en scène sont ludiques et minimalistes à la fois, offrant à l’artiste une grande liberté d’action et au spectateur, une vaste panoplie d’interprétations possibles.