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Paolo Roversi capture le doute en photos

La Pace/MacGill Gallery de New York expose Paolo Roversi, grand photographe de mode, faisant du « doute » le fil rouge de sa quête esthétique. (Photo d’ouverture : Natalia, Paris, 2009 ©️ Paolo Roversi, courtesy Pace/MacGill Gallery, New York)

Hommage de l’hésitation dans l’art

La Pace/MacGill Gallery met en avant l’oeuvre du grand photographe de mode Paolo Roversi jusqu’au 23 mars avec la sublime exposition Doubts, qui analyse son travail à travers le prisme du doute. Le doute, une notion chère au photographe qui fait du doute une philosophie. D’après lui, en effet, chaque artiste travaillant avec l’image est dans une condition de doute permanente, avant et après avoir pris son cliché.

Roos, Paris, 2017 ©️ Paolo Roversi, courtesy Pace/MacGill Gallery, New YorkL’hésitation, ce geste qui précède l’instant unique où la photographie est prise, est une partie intégrante de cette discipline. Et dans une formidable poésie, cette légère insécurité est partagé par les modèles, tel un questionnement commun entre celui qui est derrière l’objectif et celui qui pose. Des mains serrées nerveusement, un Xavier Dolan qui prend sa tête entre ses mains, des regards incertains, des couleurs floues…le doute paraît omniprésent dans cette série.

Et c’est par cette sensibilité hors pairs, assumée et transformée en manifeste, que Roversi se situe dans un endroit idéal, entre photographie commerciale et art contemporain. Entre cliché de mode et tableau abstrait. Des portraits intimistes, dialoguant avec le visiteur et instaurant avec lui une conversation existentielle. Que les photographies soient prises avec son Deardorff 8 x 10 ou au Polaroid, que le film soit chromogène ou charbonné, une connexion est visible entre l’oeil, le coeur et l’appareil de l’artiste.

Xavier Dolan, Paris, 2016 ©️ Paolo Roversi, courtesy Pace/MacGill Gallery, New York
Entre la photographie et la peinture

Les atmosphères sont suspendues, éthérées, l’onirisme emporte le regard en donnant vie à des images contemplatives. D’après ses mots, une photographie ne se « prend » pas, on lui donne plutôt vie, comme un peintre donnerait vie à son tableau à coup de pinceaux. Inspiré par la photographie et la peinture classique, Paolo Roversi, tout au long de sa carrière, a parfaitement saisi l’essence de la mode et sa vocation à créer du rêve. Habillés en haute-couture ou dénudé, ses modèles affichent une fragilité qui est avant tout celle de l’artiste. La rétrospective se veut ainsi un véritable auto-portrait, dévoilant l’importance de l’incertitude dans le travail de l’artiste.

Guinevere, Paris, 1996 ©️ Paolo Roversi, courtesy Pace/MacGill Gallery, New York

« Chaque photographie, comme la vie de chacun, contient en elle la promesse de ce qui aurait pu être » affirme-t-il. Le processus tient ici plus à la quête de la bonne question qu’à celle de la réponse. Et tout comme le philosophe, le photographe immortalise l’inévitable instabilité des choses et des émotions, à l’instar de la peinture impressionniste. « Mon coeur et mon esprit ont toujours été emplis de doutes. Et j’en suis heureux ». 

Une exposition organisée à l’occasion de la Fashion Week de New York à la Pace/MacGill Gallery, jusqu’au 23 mars.

Source : Pace/MacGill Gallery

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