Rencontres

Portrait de Lenser : Xavier Renaud

Il y a 4 ans Par Costanza Spina

Toutes les semaines Lense met en avant l’un de ses Lensers, les lecteurs passionnés de photographie qui ont partagé leurs images sur le site. Cette semaine, nous vous présentons Xavier Renaud. Pour participer, c’est par ici. (Photo d’ouverture : © Xavier Renaud)

Xavier Renaud est un street-photographe boulimique, faisant de la rue son terrain de jeu. Fasciné par les gens, les visages et les expressions spontanées des inconnus, il arpente les rues en quête du cliché parfait. Le portrait est son domaine de prédilection : à travers ses clichés, il dresse un catalogue amusant, émouvant et surprenant des émotions humaines.

Quel est ton rapport à la photographie ?

Je suis un passionné de photo, un amateur boulimique. Je suis avant tout un jeune père de famille, et ma passion ne reste pour le moment qu’un loisir.
Je m’y consacre un week-end complet par mois, et quelques heures tous les soirs. Je n’envisage pas encore de devenir photographe professionnel. Je fais quelques travaux sur commande mais j’apprécie la liberté que j’ai de décider de mes projets, et de mon rythme de travail. Mon activité tend pourtant à se professionnaliser. J’attache toujours plus de rigueur à ce que je fais, et mes shootings sont de plus en plus préparés. Je suis et je resterai un enfant, avec un appareil photo dans les mains. Je suis fasciné quand la composition que j’ai projetée, se dessine dans mon viseur. Je suis excité et surpris à chaque pression du déclencheur, je souris. La photo me procure une émotion immense, c’est une addiction. Quand je regarde mes images pour la première fois sur mon
écran d’ordinateur, j’éprouve cette sensation qu’ont mes enfants en ouvrant les cadeaux de Noël.

Comment as-tu commencé à en faire ?

J’ai justement commencé la photo à la naissance de mon fils ainé, il y a 8 ans. J’ai eu la chance de pouvoir prendre des cours de portraits avec des professionnels. J’ai surtout pu m’exercer à ma guise. J’y ai tellement pris goût, que tout devenait prétexte à sortir mon Reflex. J’ai progressé en partageant mes images sur des communautés de photographes, en glanant les critiques, et surtout en m’inspirant des photos que les autres publient.

Quels sont tes sujets de prédilection ?

Je suis un streeteur de base. J’ai besoin d’intégrer une présence humaine dans mes compositions, et la rue est mon terrain de jeu favori. Une sortie photo est pour moi une quête, j’atteins le Graal quand mon objectif croise le regard d’un inconnu. J’essaie d’être au plus proche du sujet, sans forcément chercher à rester discret. Pour cela j’utilise un grand angle, et je ne demande pas l’autorisation pour tirer. Je n’appréhende guère la réaction des gens, et je me dis tant mieux quand j’obtiens un sourire, et encore mieux, une moue. Mon regard change avec le temps, et avec mon humeur aussi. Je m’amuse souvent à varier mon point de vue, c’est un excellent exercice pour se donner confiance et un bon moyen pour retrouver de l’inspiration. Par exemple se mettre assis par terre sur le trottoir, l’oeil dans le viseur, et laisser passer les passants. Il faut une dose d’audace mais en quelques minutes, plus rien ne compte, seul dans ma bulle, je prends mon pied.

Quel matériel utilises-tu dans ta pratique ?

Je suis adepte du Sony alpha 7. J’ai eu les 3 versions. Je privilégie le 35 mm. Un à f/2.8 (plus léger et discret) pour la rue, et un à f/1.4 (plus lourd et encombrant) pour mes séances de portraits.

Qui sont tes photographes de référence ?

A mes premiers pas dans la photo de rue, j’ai eu la chance de faire connaissance avec Marie Laigneau, elle reste pour moi un mentor.
Et depuis que j’ai démarré sur Instagram, il y a 2 ans, j’ai découvert une multitude de photographes talentueux, qui m’inspirent au quotidien. Je citerai volontiers David Monceau, Hiroshi Tabata, James pour la street, et Jean-Philippe Lebée pour les portraits lifestyle.