« Rien que la terre » : hommage à Gérard Rondeau

Rien que la terre est une rétrospective sur Gérard Rondeau, grand photographe et voyageur, du 15 septembre au 30 novembre à Dormans et à Reims.

Voyageur hors pair, reporter d’un monde en pleine ébullition, portraitiste et paysagiste, Gérard Rondeau est l’un des plus grands talents photographiques français des dernières décennies. La rétrospective Rien que la terre lui rend hommage à travers un parcours d’expositions. Celles-ci auront lieu au sein de sa région natale, la Marne, entre de
Châlons-en-Champagne à Dormans en passant par Aÿ-Champagne et Reims.

Une première expositions, celle à Châlons-en-Champagne, retracera l’époque de la photographie de guerre. Ces années sombres dans lesquelles le photographe s’est attelé à documenter les tranchées de la Marne à Sarayevo. « Être photographe, c’est la possibilité de revisiter les champs de bataille, de jeter des ponts entre l’histoire et les hommes« , expliquait Rondeau, qui pendant ses séjours à Sarajevo a tenté de reconstruire le triste souvenir de batailles lointaines. A travers ce parcours, l’on découvre une Europe blessée dans laquelle le silence est souverain.

Ce même sens de silence et solitude le visiteur le retrouvera dans les paysage exposés à Dormans. Un regard intimiste, d’une nostalgie subtile, nourri de routes sans fin et d’images suspendues entre réel et fiction. Les paysages de Rondeau sont une interrogation, un questionnement existentiel entouré de mystère. Une série de cliché qui interrogent la place du spectateur dans le paysage.

A la Villa Bissinger, à Aÿ-Champagne, les portraits seront mis à l’honneur. Iconiques ceux de Louise Bourgeois et Cabu notamment, décrivant ces personnage d’une manière dépouillée et pourtant intense. Le voyage se conclue à la Maison du département de Reims, où sont exhibées les photographies d’architecture. Sombres silhouettes dans un paysage urbain indéfini, les bâtiments de Rondeau invitent à l’escapade.

Rien que la Terre est un appel à redécouvrir un photographe qui a posé un regard unique sur son époque.

«Une photo, c’est un choix. Ce choix ne se fait pas après collecte, il existe sur l’instant. C’est ce moment précieux où vous avez le sentiment que la scène que vous avez devant les yeux vous appartient. Que chaque chose est à sa place, que les valeurs de gris, de noir, s’équilibrent, que les lignes rencontrent cet arrière-plan que vous attendiez, et que vous êtes le seul à vous approprier cet instant qui disparaîtra dans la seconde suivante.»

Source : Relations Médias