Login
Adresse email
Mot de passe
Confirmez votre Mot de passe

Lense

« Seulement humains », rétrospective Pascal Maître

Retour sur quarante ans de carrière. Celle de Pascal Maître, photographe français qui raconte le monde. Exposition de 150 photographies, « Seulement humains »,  Grande Arche du photojournalisme du 7 juillet au 11 octobre 2018. (Photo d’ouverture ©Pascal Maître / Cosmos)

Un père forgeron berrichon, un oncle soldat américain. Le premier lui donne le goût du travail bien fait, le second lui offre un Rolleiflex 4×4. En 1977, alors qu’il étudie pour devenir psychologue au service du monde ouvrier, il fait sa première exposition à Châteauroux sur les «manouches» du coin. Paru deux ans plus tôt, le livre de Josef Koudelka, Gitans, la fin du voyage, l’a subjugué, se souvient-il encore. Il avoue deux autres maîtres: Henri Cartier-Bresson, pour son «art de la composition et de l’instant décisif», et William Albert Allard, pour «son génie de la couleur».

Afghanistan, 1998. Le commandant Massoud se repose après avoir mené une attaque pour reprendre la ville de Taloqan qui venait d’être occupée par les talibans suite à la rupture d’un cessez-le-feu. © Pascal Maitre / Cosmos

Quelque part, c’est quarante ans du monde que Pascal Maître nous donne à voir avec cette exposition rétrospective. La première de cette carrière entièrement dédiée au photo-reportage. Quarante ans de guerres, conflits, difficultés, espoirs, constructions. C’est un homme qui a vu le monde. Qui a pris le temps de le montrer, de suivre ses lignes conflictuelles, ses bâtisseurs et tout autant destructeurs.

Mogadiscio, Somalie, 2008. À l’intérieur du « Phare italien », très endommagé pendant la guerre commencée en 1991 et qui dure toujours. © Pascal Maitre / Cosmos

Marqué par la lecture de L’Usage du monde de Bouvier et celle des romans de Joseph Conrad, Pascal Maître guidé par un certain goût de l’aventure et un sens du terrain indéniable ne cesse de parcourir cette terre peuplée de « seulement humains ». Avec tout ce que cela comporte de faiblesse et de force.

Niger, 20007. Camion de migrants dans le désert du Ténéré. Des milliers de voyageurs clandestins, partis en majorité du Nigeria, du Ghana et du Mali, traversent ce redoutable désert pour aller chercher du travail en Libye et dans les pays de l’Union européenne. © Pascal Maitre / Cosmos

Quarante ans, cela veut dire l’Afghanistan, les combats des moudjahidine contre les Soviétiques. Et puis, Massoud, que Pascal Maître rencontre plusieurs fois. Cela veut dire l’Iran, et l’exaltation des martyrs. La Sibérie, terre d’extrêmes, et le souvenir des prisonniers du goulag. Il y a la Colombie et ses guérillas en jungle hostile.

Et l’Afrique, continent d’adoption de Pascal Maître. L’immense Congo-Zaïre, la Somalie « entre tragédie et espoir », l’Afrique des Grands Lacs – terre blessée et mutique, le Sahel « une bombe à retardement », Madagascar « ce monde à part ».

Kinshasa, République démocratique du Congo, 2012. L’un des carrefours les plus animés de la capitale congolaise, ville tentaculaire et anarchique où vivent plus de 10 millions de Kinois. © Pascal Maitre / Cosmos

De toutes ces années passées à travailler en Afrique, il dessine un nouveau portrait : celui de l’Afrique subsaharienne qui vit pratiquement privée d’électricité quand elle en a toutes les ressources possible. « Quand l’Afrique s’éclairera » : portrait d’un territoire plongé dans le noir à la tombée de la nuit et ses conséquences sur la sécurité, l’éducation, la santé, l’économie…

Quarante ans du monde qu’il ne faut pas oublier, qu’il faut connaître car c’est pour beaucoup aussi ce qui fait notre monde aujourd’hui. Celui que nous avons fait, laissé faire et continuons de dessiner. Eux et nous, « seulement humains ».

Plus d’informations :
Exposition du 7 juillet au 11 octobre 2018

Grande Arche de la Défense
1, Parvis de la Défense, 92800 Puteaux  
Tous les jours, de 10h à 19h 

Le site de La Grande Arche 

commentaire

Ajouter le vôtre

Laissez un commentaire

Laissez un commentaire

Devenir Lenser