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Zoom sur une oeuvre mythique: « Gitans » de Josef Koudelka.

A l’occasion de ses Rencontres Photographiques, Arles propose de (re)découvrir une série qui a fait date dans l’histoire de la photo: les Gitans de Josef Koudelka.

Le livre Gitans- La fin du voyage, édité pour la première fois en 1975 par Robert Delpire, réunit soixante photos en noir et blanc, parmi les centaines prises par le photographe tchécoslovaque lors de ses séjours parmi les gypsies en Roumanie, Bulgarie, Espagne… L’ouvrage fait rapidement sensation. En 2001, Koudelka décide d’en faire une nouvelle publication, décidant lui-même de la mise en page et augmentant le nombre d’images. Quatre décennies plus tard, ses portraits n’ont rien perdu de leur puissance…

Pour ceux qui ne peuvent pas passer à l’église Saint-Anne d’ici au 23 septembre, pour ceux qui aiment réviser leurs classiques et pour le plaisir des yeux, arrêtons-nous donc un instant sur cette oeuvre-référence.


« Dire d’un photographe qu’il est un prédateur est un lieu commun (…). Dire de Josef qu’il a un oeil féroce est vrai, mais l’adjectif n’est pas encore assez fort. » (R. Delpire)

Commençons par un petit repère biographique rapide…

Koudelka commence à photographier des Tziganes dans les années 60, alors qu’il est encore ingénieur aéronautique. A l’été 68, il voit les soviétiques envahirent sa ville de Prague. Il photographie les événements non comme un reporter mais comme un citoyen, un manifestant. Ce témoignage unique arrive clandestinement à l’agence Magnum à New York, qui publie les photos anonymement dans la presse. Son reportage remporte le prix Robert Capa.

Grâce à l’aide de Magnum (dont il devient membre en 71), il quitte son pays, devient apatride, nomade. Et entame son travail sur la vie des Tziganes d’Europe Occidentale. Celui là qui lui vaudra une notoriété immense.

 

 

Le rencontre de Koudelka avec les populations gitanes, c’est bien plus qu’un reportage et certainement pas une étude sociologique. C’est peut-être par sa passion pour la musique qu’il crée des liens avec ces familles où un violon est toujours à portée de main? Le photographe semble se fondre dans ces quotidiens, les cérémonies, mariages, crises, veillées funèbres, il est intégré et photographie tout.

L’appareil est accepté oui… mais jamais oublié. Et c’est là la force étonnante de ces portraits. Il y a la beauté parfaite des cadrages, il y a cette densité de grain, il y a ces compositions complexes, combinés, architecturés qui pourtant semblent joyeusement hasardeuses. Il y a cette impression de mouvement, de foisonnement malgré la fixité des personnages.

Mais par dessus tout, il y a ces regards qui nous agrippent et ne vous lâchent pas. Fierté, défiance et acceptation mêlées. Les sujets semblent regarder la photo en train de se faire et dont ils sont le centre.

Témoins et acteurs, offerts et impénétrables, les portraits de Koudelka disent tout… et demeurent des mystères complets. Des images sans âge et hors du temps.

 

 

+ J. Koudelka sur le site de l’agence Magnum

+ le site des éditions Delpire

+ le programme des Rencontres d’Arles

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Il y a 11 ans et 8 mois

Je conseillerai également de jeter un oeil aux paysages panoramiques en noir et blanc de Koudelka, pour ceux qui le pourront, vers lesquels va d’ailleurs ma préférence.

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