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Feiyu AK2000 : un stabilisateur multifonctions efficace

Présenté début novembre 2018, le stabilisateur à main Feiyu AK2000 a de sérieux arguments pour occuper le devant d’une scène de plus en plus concurrentielle. DJI s’impose déjà le terrain avec son Ronin-S et Zihyun vient de dévoiler un Crane 3 Lab aux caractéristiques intéressantes. Mais le Feiyu AK2000 a pour lui un design revu, un écran tactile intégré, une double connectivité Wi-Fi – Bluetooth, une roue de contrôle dite à induction magnétique et supporte une charge allant jusqu’à 2,8 kg, le tout dans un encombrement réduit et un prix qui se veut accessible au plus grand nombre. Passé entre les mains de la rédaction, on vous livre notre retour d’expérience.

Présentation

Pour se faire une place dans l’univers de plus en plus concurrentiel des stabilisateurs à main, le constructeur chinois Feiyu, distribué en France par PNJ, propose le AK2000. Ce stabilisateur est monté sur trois moteurs brushless permettant de contrôler avec précision les mouvements de la caméra sur 360° afin de créer des images fluides, sans tremblements, même sur les scènes d’action les plus mouvementées.

Doté de moteurs au couple puissant il dispose d’un capteur magnétique capable de gérer la stabilité sur une inclinaison de 0,02°et il est équipé de nouveaux algorithmes lui permettant de recalculer jusqu’à 2 000 fois par seconde la correction à appliquer. Cependant ses atouts ne s’arrêtent pas là. L’une des particularités du Feiyu AK2000 est d’offrir une connexion Wi-Fi avec le boîtier et une connexion Bluetooth avec un smartphone afin d’accéder à une multitude de fonctions comme la gestion des paramètres de prise de vue ainsi que le déclenchement à distance, la réalisation d’un time-lapse ou encore le zoom et le suivi de mise au point, à condition que le boîtier soit compatible. En effet, pour le moment seuls certains modèles Canon, Sony et Panasonic sont pris en compte.

Pour un meilleur dialogue entre le stabilisateur et l’utilisateur, le Feiyu AK2000 arbore un écran tactile LCD permettant d’accéder aux commandes du stabilisateur et de gérer ses fonctionnalités, ainsi que les réglages du boîtier comme la sensibilité, la balance des bancs ou la correction d’exposition. Le maniement se veut intuitif et il est accompagné d’une molette « Magic Ring » qui permet non seulement la navigation dans les nombreux menus du stabilisateur mais aussi de prendre la main sur les mouvements du tilt ou du pan de la gimbal. Un raccourci évident qui place le Feiyu dans les stabilisateurs pensés pour une utilisation intensive sur le terrain.

La surprise vient pourtant d’un encombrement relativement réduit et d’un poids raisonnable de 1252 grammes. L’ensemble des caractéristiques le positionne de manière offensive sur le marché, tout comme son prix de 399 €. Mais avant de se réjouir d’une fiche technique alléchante, passons à l’étape de la prise en main.

Prise en main

Là aussi, la surprise est de mise avec un nouveau système de blocage des réglages. Si le Feiyu A2000 est équipé de vis, pourtant déjà pratiques, l’AK2000 se dote de levier qu’il suffit de basculer dans une position ou dans une autre pour libérer ou bloquer le réglage des différents axes. Avant d’aller plus en avant sur cet aspect, revenons un peu sur note premier contact avec ce stabilisateur.

Le Feiyu AK2000 présente une nouvelle silhouette biseauté à l’arrière qui laisse désormais complètement voir l’écran.

Sur l’A2000 lorsque l’on tient en main le stabilisateur la rotule arrière arrive au même niveau que l’écran du boîtier. Une ergonomie désagréable qui oblige l’utilisateur à ouvrir son écran, quand le boîtier le permet, ou à légèrement se désaxer pour contrôler la scène filmée. Mais cette posture entraînait à la longue une gêne désagréable. Avec l’AK2000 l’ergonomie a été repensée grâce à un dessin en biseau du bras et cette fois la rotule arrière arrive en dessous de l’écran, ce qui facilite non seulement la lecture de ce dernier mais aussi une meilleure posture.

A ce titre, la tenue en main est très bonne. La poignée recouverte de caoutchouc ne glisse pas et la prise en main est ferme. Avouons cependant qu’au bout de quelques heures de tournage l’ensemble se fait ressentir dans les bras mais cela dépend aussi de la configuration et du poids du boîtier. Pour améliorer la tenue en main il pourrait être intéressant de prévoir un caoutchouc un peu plus épais ou éventuellement un accessoire moussé qui viendrait protéger les articulations des doigts. Notons aussi qu’une sangle permettrait de répartir aussi davantage le poids de l’ensemble quand, pour l’heure, il faut tout porter à bout de bras.

Pour mettre en place le stabilisateur, la manipulation est relativement simple. Une fois les quatre batteries Li-ion 18650 mAh rechargée et mises en place dans la poignée il faut passer à la phase d’équilibrage. La liaison entre le boîtier et le stabilisateur passe par un plateau à déblocage rapide que l’on fixe grâce à une vis à tête moletée. Une fois le plateau fixé au boîtier on place ce dernier sur le plateau de fixation du Feiyu. Dans un premier temps il faut équilibrer l’axe d’inclinaison. Ici on ajuste le centre de gravité du boîtier en jouant sur le bras transversal et sur le positionnement du boîtier par rapport à cet axe. Dans un second temps il faut équilibrer l’axe de rotation grâce au bras transversal arrière et le faire coulisser vers la droite ou la gauche du cardan central. Le boîtier doit être en équilibre, objectif parallèle au sol, stabilisateur éteint. Enfin l’axe directionnel peut être réglé. Ici on maintient la poignée du stabilisateur parallèle au sol et on joue avec l’axe transversal arrière afin de trouver le bon équilibre.

Au final, il est important de retenir qu’avant d’activer les moteurs du Feiyu AK2000 le boîtier doit déjà être parfaitement stabilisé sous peine d’user prématurément les moteurs car ceux-ci devront fournir beaucoup d’efforts pour compenser les erreurs d’inclinaison et au moment du tournage cela engendrera des tremblements qui se répercuterons sur l’image. Notez que pour faciliter la phase d’équilibrage on pourra faire reposer le stabilisateur sur son socle trépied judicieusement fourni.

Sur le terrain

Pour tester le Feiyu AK2000 nous nous sommes rendu dans le parc du Château de Chantilly, dans l’Oise. L’équilibrage avait préalablement été réalisé et nous n’avions plus qu’à fixer la caméra au stabilisateur. Lors de l’allumage, tous les moteurs rentrent en action et notre boîtier de test, ici un Panasonic Lumix GH5 ne bouge pas. Notez que si vous ressentez un tremblement les cinq premières secondes après l’allumage et que celui-ci disparaît ensuite cela fait parti de la phase de calibrage. En revanche si le stabilisateur continue de trembler, il faudra revoir l’équilibrage. Nous avons réalisés plusieurs types d’images en configuration par défaut, appelé aussi Mode Panorama. Dans ce mode, les directions de rotation et d’inclinaison sont fixées et la caméra bouge de gauche à droite en fonction des mouvements de la main de l’utilisateur. Les autres modes sont surtout intéressants dans le cas d’un suivi de sujet mais globalement la plupart des rush sont réalisés dans le mode par défaut.

 

Le Pilotage de l’AK2000 est intuitif avec le joystick. Via ce dernier on peut réaliser des panoramas verticaux, horizontaux et latéraux en maîtrisant assez finement la vitesse de rotation via l’application. En revanche nous n’avons finalement pas été très emballé par la molette Magic Ring. Cette dernière permet aussi de jouer sur les différents axes d’inclinaisons mais à chaque fois il faut d’abord décider sur quel axe nous voulons jouer et nous avons noté quelques à coups qui faisaient trembler l’image. Autre désagrément aussi, en réalisant des plans à ras du sol, le stabilisateur tremble beaucoup, ce qui se répercute sur l’image. Là encore il faut repasser par une phase de calibration mais c’est assez fastidieux. Néanmoins, dans le cadre d’une utilisation classique la stabilisation fonctionne bien, à condition de ne pas être trop brusque. En effet, jusqu’à la marche rapide le Feiyu AK2000 tient le coup et amorti bien les chocs. Si le rythme augmente et que l’on se met à courir, on perçoit quelques tremblements dans l’image. Sur un suivi de sujet qui monte des escaliers en changeant d’allure, là aussi le Feiyu assure une bonne stabilisation à condition de ne pas accélérer trop brutalement. En tout cas, même avec un GH5 équipé d’une stabilisation 5 axes la différence avec ou sans le Feiyu est quasi incomparable. La sensation d’avoir une image qui flotte est très sensible mais il ne faut pas être brusque.

 

 

En ce qui concerne le pilotage à distance du stabilisateur nous sommes un peu mitigé. Si il est effectivement possible de réaliser des opérations de commande, comme la gestion du tilt ou du pan l’application n’est pas très intuitive et les menus paraissent austères. En outre, bien que nous ayons téléchargé le pack permettant de prendre en compte notre modèle de caméra et en suivant scrupuleusement les directives de l’application, nos différentes tentatives pour prendre le contrôle du boîtier à distance sont malheureusement restées vaines. Impossible donc de vérifier si la gestion de la sensibilité ou si le déclenchement à distance fonctionnent bien. Frustrant d’autant que si le boîtier qui nous a permis de réaliser les photos du stabilisateur est pourtant équipé d’une connectivité Wi-Fi, il ne fait pas parti de la liste de compatibilité de l’application Feiyu On.

Un dernier point sur l’autonomie, le constructeur annonce que cette dernière tient 12 h. Ce chiffre sera en réalité fonction du poids de votre configuration et surtout des mouvements que vous ferez subir à votre stabilisateur et l’activation de sa connexion. Mais sur une après midi de test terrain nous avons vidé seulement la moitié de la batterie, ce qui nous semble cohérent avec l’autonomie annoncée.

Les + :

  • Finitions
  • Design
  • Simplicité de mise en place
  • Stabilisation efficace
  • Prix

Les – :

  • Attention aux mouvements trop brusques
  • Application austère
  • Molette Magic Ring sans intérêt

Conclusion

Feiyu propose un stabilisateur aux multiples fonctionnalités qui présente un encombrement réduit et une polyvalence d’usage intéressante. Son prix se justifie par la présence d’un écran de contrôle, une autonomie intéressante, la possibilité d’un contrôle à distance et un design revu qui accroît le confort d’utilisation. La stabilisation fonctionne bien à condition de ne pas effectuer de mouvements trop brusques et la phase d’équilibrage est relativement aisée. On notera cependant qu’il faudra rester vigilent quant aux mouvements effectués sous peine de se retrouver avec un effet jello à l’image et la connectivité n’est pas intuitive. Si vous n’avez pas besoin de cette dernière et que vous êtes déjà équipés du modèle précédent il ne sera pas nécessaire de monter en gamme. Si en revanche vous recherchez un premier stabilisateur efficace et accessible le Feiyu AK2000 est un bon choix.

En France, les produits Feiyu, comme l’AK2000, sont distribués par PNJ.

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