Login
Adresse email
Mot de passe
Confirmez votre Mot de passe

Lense

Sony World Photography Awards (SWPA) : « promouvoir la photographie et les photographes ! »

Dans une semaine, la World Photography Organisation dévoilera les lauréats des Sony World Photography Awards (SWPA) 2019. Entretien avec Scott Gray, Directeur Général, autour du rôle et des ambitions de cet événement désormais incontournable de l’univers de la photo. (Photo d’ouverture : © Alys Tomlinson, Royaume-Uni, Photographe de l’année 2018 –  Sony World Photography Awards)

Scott Gray, Directeur Général de la World Photography Organisation et de SWPA
Pour les personnes qui ne les connaissent pas, que sont les SWPA ?

Il s’agit de Prix qui visent à célébrer la photographie en tant que medium artistique. Plus encore, les SWPA ont pour ambition d’élever la photographie, et d’encourager la création. Aujourd’hui, il n’y a jamais eu autant de photographes. La production photographique est plus que prolifique. Conséquence directe : une difficulté croissante pour se démarquer, d’être reconnu, d’avoir du travail. Un des meilleurs moyens pour y arriver reste les Prix. Ces derniers aident vraiment les photographes dans leur carrière.

Quelle est l’histoire du partenariat avec Sony ?

C’est très simple ! Sony est là depuis le début. Tout ce que nous faisons, ou essayons de faire ici, au sein de la World Photography Organisation, tourne autour des photographes, de leurs promotions, de leurs droits… Et dès le départ, notre volonté était que tout cela soit, et reste gratuit. Que les photographes n’aient pas à payer pour s’inscrire, pour participer… Il fallait aussi pouvoir organiser des expositions qui voyagent dans le monde entier.

Tout cela doit bien sûr être financé, et le meilleur moyen d’y parvenir est de nouer des partenariats. J’ai alors joint des personnes, commencer les discussions. Sony est arrivé rapidement dans le paysage. Très vite, nous nous sommes rendus compte que nous étions sur la même longueur d’onde tant au niveau des photographes, que sur l’importance de les soutenir, de travailler avec eux. Notre objectif commun : développer et fournir les opportunités que les photographes attendaient et recherchaient. Dès le départ, des programmes pour les étudiants, les amateurs et les professionnels ont été mis en place. C’est un cercle complet. Nous voulons aider les photographes, et Sony développe et fabrique des produits destinés à répondre aux besoins créatifs de ces mêmes photographes. Nous réunissons la technologie et l’art.

Je ne peux pas parler à la place de Sony, mais je pense que cela fait sens de leur point de vue. Et de notre côté, Sony nous permet d’avoir la portée globale et mondiale que nous recherchons. Nous travaillons actuellement avec 66 bureaux Sony à travers le monde pour promouvoir artistes et photographes. C’est tout simplement incroyable. L’implication de Sony dans le monde de la photo est énorme. Ce partenariat avec la World Photography Association avec les SWPA accentue encore un peu plus leur statut de marque majeur et incontournable sur le marché de la photo.

Quelle sont les principales évolutions des SWPA au cours des 12 dernières années ?

La maturité et la notoriété ! Nous avons clairement atteint un autre stade. Notre capacité à supporter et promouvoir les photographes est clairement plus importante. La reconnaissance acquise par les lauréats des SWPA est plus forte aujourd’hui que par le passé. La précédente édition a ainsi généré, 1,5 million d’articles de presse autour des lauréats. L’exposition qu’ils obtiennent est phénoménale. Des galeries les contactent pour les exposer et les représenter commercialement.

Et cette reconnaissance des photographes est, pour nous, la chose la plus importante. C’est en ce sens que je parle de maturité. Nous travaillons beaucoup et durement à travers le monde pour parvenir à cette visibilité. Depuis quelques années déjà, les travails reçus sont définitivement de meilleure qualité. C’est une preuve que notre travail et les SWPA ont été adoptés et approuvés par les photographes.

A qui se destinent et s’adressent les SWPA ?

A tous les photographes ! Notre approche principale reste le facteur artistique. Nous ne proposons pas de rubrique « commerciale » par exemple. Et si une catégorie reportage existe bel et bien, les membres du jury sont briefés pour juger sur l’aspect artistique. C’est le cœur même de l’organisation et des SWPA : l’art dans la photographie.

Nous recherchons et voulons attirer les photographes en phase d’élaboration de portfolio. Des photographes qui veulent être publiés et vendre leur travail. Des photographes à la recherche de l’exposition et l’élan que peuvent leur apporter les SWPA.

Vous proposez des catégories « Professionnelles” « Jeunes » « Amateurs », mais il n’y a pas de thématique précise ? Pourquoi ce choix ?

Nous avons des thématiques globales que sont les rubriques : Architecture, Portrait, Paysage, mais en effet pas de thème. La photographie a un problème en ce sens qu’elle va de Henri Cartier-Bresson au snapshot… Il s’agit d’un mot unique qui recouvre un spectre énorme d’approches. Nous pourrions avoir 100 rubriques, et ce ne serait pas encore suffisant. Nous devons donc proposer les plus pertinentes possibles, et sans cesse regarder vers l’avenir. Un des buts des SWPA est aussi de dénicher et distinguer la prochaine génération de photographes. Nous essayons de repousser les limites, et surtout de repousser les limites créatives.

Nous définissons nos rubriques avec l’espoir de faire réfléchir et de changer les idées préconçues qui se cachent derrière. Et la descriptif explicatif dans chaque rubrique est très clair sur ce que nous attendons. Après combien de photographes lisent vraiment le brief… (rires) ?

La photo est tellement normée, alors que la réalité est tout autre. C’est la raison pour laquelle nous n’imposons pas de thème. Nous souhaitons laisser les SWPA aussi ouverts et libres que possible. Nous avons conscience que cela constitue un vrai défi.

Vous recevez des centaines de milliers de clichés, quel est le processus de sélection ?

L’appel à candidature ouvre début septembre avec une date butoir de réception des dossiers fixée à janvier. De par leur nombre, le processus de présélection est vaste et demande beaucoup de travail. Les étapes sont nombreuses avant d’arriver à la sélection des finalistes. Nous l’assumons, et mettons en place les équipes nécessaires pour le mener à bien. Nous nous devons de prendre le temps pour respecter nos choix.

Pour le jury, nous voulons qu’il soit éclectique et de tout horizon. L’idéal est qu’il vienne des quatre coins du monde. Nous ne prenons jamais de photographe, mais plutôt des personnes qui travaillent avec l’image : des éditeurs, des galeristes, des iconographes… L’ensemble du processus est totalement aveugle. Quelles que soient la rubrique et la catégorie, il n’est jamais fait mention du nom du photographe, du pays. Nous poussons même la minutie jusqu’à éditer les métadonnées des images pour supprimer les informations qui pourrait influencer le jugement. Pour désigner les lauréats, nous enfermons les membres du jury 4 jours dans une pièce.

En douze ans avez-vous relevé une évolution dans la manière de travailler des photographes ?

Dans le cadre des SWPA, je pense que les photographes qui nous soumette leur travail ont définitivement compris notre philosophie. Nous recevons de plus en plus de photographie correspondant à nos critères. Nous tendons vers un art contemporain, voir abstrait par certains aspects. Nous ne voulons pas de photo de chatons, et nous n’en recevons d’ailleurs plus. Il faut aussi constater que nous recevons beaucoup moins de travail « amateur ».

L’approche est aussi différente pour les compétitions Professionnal et Open. Pour la première, il s’agit d’une série d’images. La seconde s’appuie sur un cliché unique. A chacun de choisir pour laquelle il veut concourir.

Comment voyez-vous l’évolution des SWPA ? Ne craignez-vous pas qu’une certaine routine s’installe ?

Tout à fait ! C’est une des difficultés à laquelle sont confrontés tous les Prix. A nous de rester le plus pertinent possible, et de ne pas nous endormir sur nos lauriers. L’équipe de la World Photography Association est fantastique. Nous travaillons sans cesse pour promouvoir et augmenter l’aura des SWPA. Nous sommes désormais un acteur majeur du marché de la phtographie, et nous ne voulons jamais devenir « normal ».

Mon objectif ne sont pas les chiffres. Les statistiques ne sont pas intéressantes en tant que telles. L’idée à la base des SWPA, c’est d’aider les photographes, d’être un vrai relai à la création.

Chaque année, l’exposition tourne autour du monde. Que va-t-il se passer cette année ?

Nous essayons constamment d’étendre cette tournée à plus de pays. Hors l’Angleterre, les Etat-Unis, le Japon, l’Allemagne et l’Italie sont au programme.

L’exposition itinérante passera aussi une nouvelle fois par la France. Nous ne savons pas encore exactement sous quelle forme. Mais il ne s’agit pas que de faire tourner une exposition, de montrer le travail des lauréats. C’est un merveilleux outil de promotion pour les SWPA, d’étendre sa notoriété, de les faire découvrir aux nouvelles générations de photographes. Le marché de la photo en France est très mature, et nous ne voulons pas faire n’importe quoi. Nous travaillons avec Sony France pour trouver la formule la mieux adaptée à la culture et perception française de la photographie.

Sélection d’images des éditions précédentes

A voir aussi

commentaire

Ajouter le vôtre

Laissez un commentaire

Laissez un commentaire

Devenir Lenser